Spirale ■ Attentats, attaques des terminaux pétroliers, situation politique plus que confuse. Où va la Libye ? Le sud de la Libye «est devenu un hub terroriste» mais il n'est pas question pour l'instant d'y envisager une intervention militaire directe, assure dans le Journal du Dimanche le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian. Dans une interview parue ce dimanche, le ministre estime que «frapper sans solution de sortie politique est stérile. La Libye est indépendante». Il ajoute que «l'on voit apparaître aujourd'hui des points de connexion Daech et des groupes qui se réclamaient jusqu'à présent d'Al-Qaïda dans la zone sahélo-saharienne, notamment à Derna, en Libye, où Daech essaie de prendre la main. Le creuset de cette connexion est en Libye». «C'est là que se trouve Belmokhtar (l'un des principaux chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique) mais aussi Iyad Ag Ghali, le leader d'Ansar-Dine (...). J'ai la conviction que le sujet libyen est devant nous. En 2015, l'Union africaine, les Nations unies et les pays voisins devront se saisir de cette question sécuritaire brûlante. «Réunis le 19 décembre à Nouakchott, cinq Etats du Sahel réunis au sein du G5 Sahel (Tchad, Mali, Niger, Mauritanie et Burkina Faso) ont appelé à une intervention internationale «pour neutraliser les groupes armés» en Libye. Le G5 Sahel — créé en février — a salué les tentatives des voisins de la Libye et de l'ONU pour «réunir les conditions d'un dialogue entre toutes les parties libyennes à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels». L'incendie déclenché par des combats entre forces gouvernementales et miliciens islamistes dans l'un des plus importants terminaux pétroliers de Libye s'est propagé et cinq réservoirs sont désormais en feu. «Le feu s'est propagé samedi et a atteint deux nouveaux réservoirs», a rapporté le porte-parole des gardes protégeant ces sites pétroliers qui avait fait part la veille de l'incendie des trois autres réservoirs du terminal d'al-Sedra, dans l'est libyen. L'incendie a débuté jeudi lorsqu'une roquette tirée par des miliciens de la coalition Fajr Libya (Aube de la Libye) s'est abattue sur al-Sedra, l'un des trois terminaux constituant la région du «Croissant pétrolier». Selon un responsable technique au sein de la compagnie pétrolière libyenne Waha, le terminal d'al-Sedra comprend au total 19 réservoirs. La mission de l'ONU en Libye (Unsmil) a condamné l'attaque de ces installations pétrolières. Elle a affirmé que «le pétrole libyen appartient à tous ses citoyens et constitue une ressource vitale» pour le pays. Le ministre de l'Intérieur du gouvernement reconnu par la communauté internationale a pour sa part demandé une aide étrangère, tandis que l'Unsmil a réclamé «aux forces présentes sur le terrain de coopérer pour éteindre l'incendie». En outre, une voiture piégée a explosé hier à Tripoli devant un organisme libyen chargé de la sécurité des missions diplomatiques sans faire de victime. «Des inconnus ont fait exploser à distance une voiture piégée, une BMW qu'ils ont placée devant le bâtiment» abritant cet organisme qui dépend du ministère de l'Intérieur. Selon le centre américain de surveillance des sites islamistes, SITE, l'attentat a été revendiqué par un groupe djihadiste libyen se réclamant de l'organisation Etat islamique (EI). «La branche de l'Etat islamique à Tripoli a revendiqué l'explosion qui a visé l'immeuble de la sécurité diplomatique et diffusé des photos» de l'attentat, a indiqué le SITE.