Résumé de la 3e partie n L'homme tente de fuir mais il est maîtrisé, et l'instant d'après, l'éponge enlève le maquillage et le mulâtre de Londres diparaît avec lui. La police de Sheffield vérifie et trouve sans mal la trace de cette affaire. D'autres vérifications plus poussées sont entreprises et il apparaît que Charles Peace est le véritable nom de cet homme aux multiples identités. Il s'est marié, peu de temps avant cette histoire, en utilisant de faux papiers faits au nom d'Edgard Thomson... Pour les nécessités de l'enquête, Charles Peace, puisque c'est ainsi qu'il faut le nommer désormais, est transféré de Londres à Sheffield, où il va faire preuve, une fois encore, de toute son audace. Alors qu'il est dans le train, accompagné de deux policiers, les menottes aux poignets, il s'adresse à ces derniers : — Vous ne trouvez pas qu'il fait chaud ? Les policiers le pensent aussi. Bien qu'il ait neigé dehors, le chauffage, poussé au maximum, est difficilement supportable. Ils baissent la fenêtre et, en un éclair, avec une agilité de félin, et bien qu'il ait tou-jours ses menottes, le prisonnier saute d'un bond par l'ouverture. Le train roule à près de quatre-vingts kilomètres-heure, et il a la chance de tomber sur un tas de neige et de se recevoir pratiquement sans mal. Les policiers le voient se relever et s'enfuir en courant... Cette fois, l'affaire Charles Peace occupe la une des journaux anglais et devient l'objet de toutes les conversations. Où est passé cet homme démoniaque, que certains prétendent l'incarnation du diable lui-même ? Sous quelle apparence va-t-il se manifester de nouveau pour voler et peut-être tuer ? Bien entendu, on repense au mulâtre de Londres. De véritables métis sont arrêtés par la police. On n'est pas loin de la psychose collective. Les faits sont beaucoup plus banals. Charles Peace, malgré son évasion spectaculaire, n'est pas arrivé à grand-chose. Il est retrouvé un mois plus tard, dans un bois, à quelques dizaines de kilomètres de l'endroit où il s'était enfui, frigorifié et affamé, les poignets toujours menottés. Et il est reconduit sous bonne escorte à Sheffield où va avoir lieu le dernier acte. Il passe en jugement le 24 avril, 1879 devant la cour criminelle de la ville. Son procès a déplacé le Tout-Londres et des dizaines de journalistes. Devant cet auditoire, Charles Peace s'exprime avec aisance. Il manifeste les sentiments de piété dont il faisait preuve auprès du pasteur et des paroissiens, lorsqu'il se faisait appeler Edgard Thomson. Il multiplie les invocations au Seigneur, il proclame son repentir en se frappant la poitrine et jure qu'il aura désormais une vie exemplaire. Tous ces efforts n'ont pas le moindre résultat. Après une délibération étonnamment brève, les jurés reviennent avec un verdict de culpabilité et le président pro-nonce la peine de mort. Il s'adresse ensuite à l'accusé : — Avez-vous quelque chose à ajouter ? Charles Peace se contente de hausser les épaules et réplique d'une voix désabusée : — A quoi bon ? A suivre Pierre Bellemare Au coin de la cheminée : Manneken-Pis 11e partie Résumé de la 10e partie n Le métier de roi ne consiste pas à garder ses sujets seulement, mais il faut aussi faire la police de son royaume. Le dîner fut, comme de juste, encore meilleur que le souper. Quand Petit-Pierre eut avalé la dernière bouchée : «En voilà déjà un !» dit-il tout haut en s'essuyant la bouche avec sa serviette. A ces mots, le domestique qui le servait fit un mouvement. C'était ce maraud qui avait volé la bague, de concert avec un de ses camarades. Le jour suivant, le sautériau se promena par le palais, examinant toutes les figures, mais sans découvrir son voleur. Il ne se découragea point, se mit à table à midi sonnant, fit largement honneur au dîner, et, quand il eut fini : «Voilà le deuxième !» dit-il en claquant de la langue. Le domestique, qui n'était autre que le second coquin, devint tout pâle et laissa tomber une pile d'assiettes. «Si j'allais fumer une pipe avec mes lapins, pensa le sautériau. Ils me donneront peut-être une idée, godverdom ! comme dit notre souverain.» Pendant que Petit-Pierre caressait ses lapins, les deux voleurs se consultaient, fort inquiets de la conduite à tenir. Puisque la mèche semblait éventée, ne valait-il pas mieux tout avouer que d'attendre qu'on les forçât à rendre gorge ? D'un autre côté, était-il bien sûr que le manneken fût sorcier ? Pour s'en éclaircir, ils imaginèrent une épreuve qui leur parut décisive. Ce fut de fourrer la bague dans une boulette de mie de pain et de la faire gober à un superbe dindon qui se pavanait au milieu des canards, des poules et des dindes, comme notre nouvel adjoint à la procession de la Fête-Dieu. «S'il fait mine de la chercher là, se dirent-ils, c'est que véritablement il est sorcier, car il n'y a point de meilleure cachette.» En quittant son troupeau, Petit-Pierre avisa le gros dindon. Jamais il n'en avait vu de pareil. «Hé ! Baptiste, lui cria-t-il, la belle gave que tu as ! Il faut que demain je dîne avec toi, qu'en dis-tu ? — Glou ! glou ! glou !» répondit naïvement maître Baptiste. — Ça te va. Eh bien ! Je vais demander qu'on te torde le cou tout de suite.» Les voleurs, interprétant à leur manière les paroles du sautériau, ne doutèrent plus qu'il ne fût sorcier. Ils tombèrent à ses pieds et lui dirent en tremblant de tous leurs membres : «Nous voyons bien que vous savez tout, mynheer manneken, mais pour l'amour de Dieu ! ne nous perdez pas.» Pierre bondit comme un vrai sautériau. «Qu'est-ce que je sais ? demanda-t-il. — Parbleu ! vous savez que c'est nous qui avons fait gober à Baptiste l'anneau de la princesse.» A suivre Charles Deulin (1827-1877) Mégalomane et infidèle 9e partie Résumé de la 8e partie Craignant d'être trompé par son épouse, Rachid l'enferme à clef quand il se rend à son travail. La pauvre mère ne peut même pas ouvrir à ses enfants quand ils reviennent de l'école. Une voisine descendit pour discuter un peu avec Amina et celle-ci lui lança à travers le trou de la serrure : - Ah ! Rabéa, tu m'excuseras mais je ne peux pas t'ouvrir ; mon mari a changé les serrures de la porte et comme il est distrait il a oublié de me laisser les clefs. La voisine lui répondit froidement: - Dis que tu ne veux pas m'ouvrir et je comprendrai ! Je ne suis pas une colle, tu sais. Tu ne sais pas mentir, Amina. Et c'est bien pour cela que je te regretterai un peu. - Non…Je ne suis pas en train de te mentir… Elle se tut parce que Rabéa était déjà remontée chez elle. Il ne lui resta plus que les larmes pour alléger sa peine. Mais qu'est-ce qu'il avait pris à son mari ? Elle se mit à réfléchir et elle se dit que son mari avait dû entendre de vilaines rumeurs à son sujet. Des rumeurs dont il ne voulait pas lui parler et auxquelles cependant il avait accordé du crédit puisqu'il avait changé de comportement avec elle. Elle avait été jugée et condamnée avant même qu'elle sache de quoi elle était accusée. Vers 10h, elle sursauta. Quelqu'un venait de sonner à la porte. Elle regarda dans l'œil-de-bœuf et elle vit un homme en casquette. Un homme en casquette ? Un policier ? Mais que venait faire un policier chez elle ? Y avait-il une relation entre ce policier et le comportement insolite de son mari ? L'autre appuya de nouveau sur la sonnerie et Amina se mit à trembler de tout son corps. Si elle ne lui ouvrait pas, il serait capable d'appeler ses collègues pour défoncer la porte. Que faire ? Ne pas lui ouvrir dans l'espoir de lui faire croire qu'il n'y avait personne à la maison ? Ce serait la seule solution. Mais comme l'homme insistait toujours, elle lui lança à travers les deux portes : - Oui ? Qui c'est ? - C'est la Sonelgaz madame ! Mais pourquoi vous n'ouvrez pas ? Pourquoi vous nous empêchez de faire notre travail ? - Ah ! c'est la Sonelgaz ! soupira de soulagement Amina. C'est pour cela que vous avez une casquette. - Non la casquette je l'ai mise pour me protéger du soleil mais ouvrez moi s'il vous plaît pour que je puisse regarder votre compteur. - Je suis désolée monsieur, mais je ne peux pas vous ouvrir...j'ai fermé la porte à clef et je n'arrive pas à la retrouver…je suis désolée. Revenez un autre jour. A suivre