Introduire l'imam dans les cercles de formation afin qu'il puisse actualiser ses connaissances. C'est en substance un des objectifs que se trace le ministère des Affaires religieuses à travers la démarche qu'il entreprend de revoir en profondeur les systèmes de formation des imams et du discours religieux. Pour Mohamed Aïssa, les imams doivent se spécialiser dans l'art de l'éloquence pour être mieux persuasifs et véhiculer clairement le discours religieux suivant la référence nationale. Il a appelé les responsables des chaînes satellitaires à se conformer au discours religieux de modération prôné en Algérie. C'est ce qu'a indiqué hier samedi Mohammed Aïssa, premier responsable de ce département ministériel dans son allocution d'ouverture de la deuxième édition du colloque international sur «le discours religieux dans les médias». Il a, à cette occasion, appelé à faire des multimédias un élément complémentaire au rôle de la mosquée pour lui accorder une mission sociale plus étendue lui permettant de traiter de thèmes politiques, sociaux et économiques et, par conséquent, former et influer sur l'opinion publique. «Nous devrons sortir de ce colloque avec une réflexion positive dans le sens d'introduire l'imam dans les cercles de formation où il actualise ses connaissances en pédagogie et ceux de l'université l'habilitant à mieux faire circuler l'information», a souligné le ministre en substance, invitant les imams à se spécialiser dans l'art de l'éloquence pour être mieux persuasifs et véhiculer clairement le discours religieux aux récepteurs. Au passage, il a insisté sur la nécessité de comprendre la religion suivant la référence nationale sans occulter les efforts des ancêtres et des cheikhs ayant prôné une voie modérée en Andalousie qui continue de susciter l'admiration des non-musulmans, tout en exhortant les professionnels de l'information, du culte et les imams à réhabiliter les ulémas d'Algérie et à défendre l'identité algérienne, maghrébine et arabe. M. Aïssa a, en outre, mis en garde contre la «rumeur qui peut détruire les nations, véhiculer la haine et noircir la réalité», exhortant les imams, cheikhs de zaouias, membres des conseils scientifiques des wilayas et des directions des affaires religieuses et des universités à faire face à la rumeur colportée par les réseaux sociaux et les idées destructrices nuisant à l'image de l'Islam et des musulmans. A cette occasion, le ministre a annoncé la création avant la fin de l'année en cours d'une instance de consultation indépendante pour la promulgation des fetwas. Il a souligné que cette instance sera composée d'imams au niveau des conseils scientifiques de wilayas, d'universitaires (sciences islamiques, médecine, astronomie, économie, sociologie et psychologie, ...). Il a rappelé que l'instance de fetwa existe en Algérie et relève du Haut conseil islamique et qu'un décret présidentiel a été promulgué pour sa réorganisation sur proposition de son président et avec l'accord du gouvernement. R. N. Les médias doivent s'impliquer l Le ministre a appelé les responsables des chaînes satellitaires à se conformer au discours religieux de modération prôné en Algérie, ajoutant que l'Autorité de régulation de l'audiovisuel a adressé des correspondances à ces chaînes au sujet des contours de ce discours. M. Aïssa a annoncé également le lancement prochain d'une chaîne de télévision sur internet relevant de son département ministériel. Le ministre a également appelé à poursuivre le travail commencé à Guelma, lors d'un atelier organisé à l'issue des rencontres de son ministère avec l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, en vue d'aboutir à une charte d'éthique régulant le discours religieux dans les médias, partant d'une référence religieuse uniformisée prônant la modération.