Le chef de l'état-major des forces armées de Guinée-Bissau Verissimo Correia Seabra a été tué lors d'une rébellion militaire, qualifiée de «coup d'Etat» par le président portugais Jorge Sampaio. Le général Seabra avait pris la tête du coup d'Etat qui avait déposé sans effusion de sang l'ancien président Kumba Yala le 14 septembre 2003. Il avait ensuite assuré pendant quelques jours la présidence par interim de la Guinée-Bissau. Le président portugais Jorge Sampaio a estimé qu'un coup d'Etat était en cours en Guinée-Bissau. «La situation est grave, il y a à l'évidence un coup d'Etat (...), il y a déjà des morts», a déclaré M. Sampaio. «Nous assistons à un très sérieux problème de violation de la légalité d'un régime qui s'acheminait vers des élections régulières et qui faisait de grands efforts pour rétablir des critères démocratiques», a-t-il ajouté. Mercredi à l'aube, des dizaines de militaires avaient investi les rues de Bissau. L'agence Lusa avait fait état d'«escarmouches» et d'échanges de tirs au quartier général, citant des sources militaires. Le Premier ministre bissau-guinéen Carlos Gomes Junior avait indiqué dans la journée qu'un groupe de militaires ayant servi dans la mission de l'ONU au Liberia et protestant contre le non-paiement d'arriérés de soldes était au centre des troubles, tout en accusant «certains responsables politiques» d'être derrière ces incidents. Des négociations se sont déroulées toute la journée entre le ministre bissau-guinéen des Affaires étrangères Soares Sambu et une délégation de militaires rebelles, avec la médiation d?un représentant de l'ONU à Bissau.