Enjeux - En prévision de l'Aïd El-Adha qui interviendra dans, à peine trois semaines, le ministre de l'Agriculture a signalé la tenue ce mercredi matin, d'une réunion à ce sujet. Cette rencontre verra, a-t-il dit, la prise de toutes les mesures nécessaires, notamment concernant les points de vente prévus dans les grandes villes, le contrôle sanitaire des bêtes et les missions dévolues en la matière, aux inspections vétérinaires. Des assurances qui peinent à convaincre les Algériens qui se souviennent toujours du phénomène de purification de la viande de mouton sacrifié, constaté dès le deuxième jour de cette fête, et ce, malgré la mobilisation de plus de 2 000 vétérinaires au niveau des points de vente, des abattoirs et dans des quartiers de certaines communes. La joie de cette traditionnelle fête a, en effet, été de courte durée puisque la viande de leur mouton a vite changé prenant une couleur verdâtre dégageant une odeur fétide. Dans plusieurs wilayas du pays des citoyens ont informé les services vétérinaires du changement brusque de la couleur de leur viande à la suite de quoi une enquête a été ouverte par les services vétérinaires du ministère de l'Agriculture. Des facteurs liés aux conditions climatiques ayant caractérisé les deux jours de l'Aïd, à savoir la chaleur et un taux d'humidité assez élevé, ont aussitôt été éloignés par les spécialistes pointant du doigt « une hormonothérapie par injection ». Ce qui a été prouvé par les résultats de l'enquête menée par la Gendarmerie nationale. Selon ces investigations, deux vétérinaires, originaires respectivement de Sétif et de Batna, ont mis en circulation des injections pour gonfler le poids des moutons. Ces corticoïdes interdits à l'usage en Algérie, car causant des maladies cancéreuses, ont été utilisés sur des cheptels. Ils étaient utilisés pour faire grossir la bête et la vendre plus chère. Les mis en cause activaient, selon les détails fournis par la Gendarmerie nationale, dans trois wilayas du pays. En dépit de sa résolution et les mesures qui seront adoptées par les autorités publiques, l'affaire demeure toujours dans les esprits des Algériens qui s'apprêtent à scarifier plus de 3 millions de têtes d'ovins. Le prix de ces derniers a entamé sa hausse à moins d'un mois de la fête du sacrifice, qui sera célébrée début septembre prochain. Un mouvement qui devrait se poursuivre lorsque des milliers de citoyens afflueront sur les lieux de vente pour acquérir leur mouton à moins d'une semaine de l'Aïd. Les derniers prix d'un mouton avec des cornes, affichés dans plusieurs marchés nationaux, oscillent entre 45 000 et 60 000 DA, alors qu'un mouton âgé de deux ans entre 30 000 et 45 000 DA, et un mouton d'une année est cédé entre 25 000 et 35000 DA. Tous les indicateurs sont ainsi là pour le montrer, la note cette année sera plus douloureuse pour les ménages qui devront faire face à deux événements à quelques jours d'intervalles. L'Aïd el-Adha et la rentrée scolaire constitueront une double dépense qui ne manquera pas d'éprouver le pouvoir d'achat des Algériens cette année encore.