On ne mesurera jamais assez les graves dangers que font courir les contrefacteurs aux utilisateurs de la pièce détachée automobile. Aujourd?hui, les constructeurs planchent sur la question à l?hôtel Sofitel. «La contrefaçon des pièces automobiles : attention danger», cette phrase chargée de sens, devait être décortiquée à la lettre près, par six équipementiers, ce matin à l?hôtel Sofitel d?Alger. Les six sont Pefect Circle, Valeo, Eyquem, Corteco, Bendix Judi et SNR, tous concernés par le monde mystérieux et surtout impénétrable de la voiture. Un colloque d?une journée s?y tiendra et aura pour thème : la lutte implacable contre la contrefaçon dans le domaine de la pièce détachée. Le message choisi par les six pour sauvegarder une notoriété ternie par des contrefacteurs sans scrupules, est sans détour : «Ils volent notre nom, ils vous trompent», s?insurgent-ils à l?unisson. Les six ne mâchent pas leurs mots pour dénoncer ouvertement une conspiration aux dégâts collatéraux. Une conspiration qui met en péril la vie des milliers, voire des millions de gens et qui cause un grave préjudice à l?économie nationale faisant de la «tromperie» un moyen pernicieux et vil pour amasser un argent fou. On ne le redira jamais assez, la contrefaçon de la pièce de rechange met la sécurité des personnes en jeu tous les jours. Un récent rapport de la gendarmerie a d?ailleurs mis cette forme de «criminalité» dans la case des causes essentielles des accidents de la route. 25% des accidents sont dus à un problème de défectuosité : C?est-à-dire un problème mécanique ou hydraulique et pour être encore plus précis, à cause de pièces «malsaines». Le fisc, lui, se lamente : 70% de la totalité de la vente des pièces de rechange s?effectue dans la clandestinité, c?est-à-dire sans la moindre facture. De leur côté, les assurances en pâtissent, car elles consacrent toute une «mine» pour essayer de réparer les préjudices causés. Les entreprises publiques et privées, elles, déboursent des millions, grevant davantage leurs budgets pour équiper et rééquiper leurs véhicules de service par de fausses pièces et enfin le paisible citoyen qui, pris dans l?engrenage terrible de l?érosion du pouvoir d?achat se met, la mort dans l?âme, dans la peau d?un «complice» qui ne sait pas que la pièce contrefaite peut engendrer des dégâts incommensurables, que sa vie pourrait être en péril et que tôt ou tard, et c?est le tarif minimum, il devra changer cette même pièce qu?il a achetée, à bas prix, car celle-ci s?érode au bout de quelque temps seulement. En un mot : une pièce de rechange contrefaite peut coûter cher, très cher?