Stratégie Six équipementiers sont montés au créneau : la pièce détachée automobile fait partie du paradis de contrefacteurs sans foi ni loi. Informer, former, agir, c?est la stratégie choisie par six équipementiers, réunis hier à l?hôtel Sofitel, pour essayer d?enrayer le phénomène tentaculaire de la contrefaçon dans le domaine de la pièce détachée automobile avec les dommages collatéraux qu?elle induit. Perfect Circle, Voleo, Eyquem, Corteco Maillor, Bendix et SNR, de par leur présence en Algérie à travers leurs différents réseaux de distribution, ont parlé ouvertement de stratégie et de thérapie de choc. Etant frappés de plein fouet par le renchérissement de l?euro et la flambée vertigineuse du prix du baril du pétrole, ces vieux routiers de la pièce détachée subissent chaque jour les affres d?une contrefaçon dont l?origine est un «conglomérat d?ateliers» dans le Sud-Est asiatique, principalement la Chine, réputée d?ailleurs «grand atelier du monde». Et s'ils ont choisi d?injecter leurs premières doses de thérapie en Algérie, c?est parce que «ce pays est connu pour sa grande concentration en matière d?automobiles», a estimé Jean-Claude Roques, directeur général de Voleo, service export. Durant cette journée d?étude, la première du genre en matière de lutte contre la contrefaçon dans le domaine de la pièce de rechange automobile, la douane algérienne, par l?entremise de son directeur général Sid-Ali Lebib, s?est dit «plus que jamais interpellée pour protéger le consommateur, en premier lieu et les titulaires de droit de propriété intellectuelle contre les méfaits de ce fléau». Dans cette optique, «l?administration des douanes s?est vu attribuer la mission de lutte contre la contrefaçon par la refonte du code des douanes en 1998», a ajouté M. Lebib. Cette conférence avait un double objectif : «Sensibiliser les différents acteurs sur la menace que représente la commercialisation de pièces détachées contrefaites et exposer les pistes d?actions concrètes préconisées par les organisateurs pour une solution salvatrice.» Les chiffres avancés sont effarants : 10% de la pièce sont contrefaits. Un manque à gagner estimé à quelque 10 milliards d?euros dans le monde, et à quelque 80 millions de dinars pour l?Algérie par an, quelque 30 000 emplois sont annuellement menacés et des milliers de morts sur les routes en raison de défaillances techniques ; autant d?arguments pour constater la bien triste réalité d?une grosse tromperie, une grosse supercherie : les produits qui se déversent chez nous par les filières clandestines en provenance de Chine, de Thaïlande, d?Egypte et de Syrie, pays «producteurs» de la contrefaçon, sont certes à la portée de tout le monde, mais peuvent nous coûter très cher physiquement, socialement et économiquement. Ils coûtent cher aussi aux «six» qui voient leur label usurpé par des producteurs sans scrupules que seul le profit motive. A attaque expéditive, réplique expéditive : les «six» misent désormais sur l?information et la sensibilisation du large public, le premier exposé à cette nouvelle forme de «criminalité» et sur la formation des éléments des douanes pour que ces derniers fassent la différence entre le «vrai» et le «faux» et enfin agir. Agir ensemble et efficacement pour que cesse le massacre.