Plaidoyer - Des syndicats de médecins appellent les pouvoirs publics à sécuriser les établissements hospitaliers Le Syndicat national des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) et le Syndicat national des médecins résidents (SNMR) ont appelé, hier lundi, les pouvoirs publics à assurer la sécurité dans les établissements de santé et à protéger les médecins contre les agressions qu'ils subissent au quotidien dans l'exercice de leur métier. En marge de la journée de protestation organisée par le corps médical des différents établissements hospitaliers au CHU Mustapha-Pacha, la présidente du Snechu, Ouahiba Ouahioune, a dénoncé «les agressions que subissent les médecins dans les établissements publics lors de l'exercice de leur métier», appelant les pouvoirs publics à assurer la sécurité dans ces établissements. Le Dr Ouahioune a appelé à prendre des mesures «urgentes» pour mettre fin à ces agressions qui "ne se produisent que dans le secteur public», soulignant l'importance d'«assurer la sécurité et les moyens humains et matériels pour une meilleure gestion des établissements hospitaliers. Selon un rapport remis à la direction de la santé de la wilaya d'Alger, il y a eu, l'année dernière seulement, pas moins de 3 500 agressions contre des médecins et des infirmiers au niveau de la capitale. Ces dépassements vont de l'insulte à l'agression physique. C'est principalement le personnel exerçant au niveau des services des urgences des différents hôpitaux et autres centres de santé qui en est victime. Mais d'autres services, connaissant une affluence similaire de patients, telles les maternités, observent également ce genre d'incidents. La présidente du Snechu a en outre souligné la nécessité de permettre au médecin généraliste d'assurer les soins de proximité afin de réduire la pression sur les hôpitaux, appelant à ce propos à réhabiliter le Conseil de l'ordre des médecins pour trancher certaines questions avant d'aller à la justice. S'agissant des insuffisances relevées dans le secteur, le Dr Ouahioune a évoqué le retard enregistré dans l'application du système informatique qui facilite la tâche au médecin et au malade. Elle s'est dite indignée par «les campagnes subversives» menées par certains médias et réseaux sociaux contre le corps médical et paramédical, notamment après le décès d'une parturiente à Djelfa cet été, précisant que le dossier était au niveau de la justice. Ce qui s'est passé à Djelfa, a-t-elle dit, peut se produire dans n'importe quel endroit du pays à cause du manque de moyens humains et matériels. Les représentants des médecins ont déploré cette situation, affirmant qu'ils restent les plus exposés aux agressions du fait qu'ils assurent les gardes de nuit dans «des conditions difficiles», citant à titre d'exemple le service des urgences où les malades souffrent d'une longue attente. Pour sa part, le secrétaire général du Snechu le Pr Mohamed Belhadj a déploré le transfert du malade à travers plusieurs services et établissements pour traiter la même maladie ainsi que le manque de moyens dans la formation, notamment pratique.