Le président du Zimbabwe Robert Mugabe ne savait pas que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) voulait le nommer ambassadeur de bonne volonté, une décision finalement annulée après une vive controverse, a affirmé ce mardi matin son porte-parole. L'OMS a annoncé la semaine dernière avoir demandé à M. Mugabe, qui dirige le Zimbabwe d'une main de fer depuis 1980, de l'aider dans sa lutte en Afrique contre les maladies non-transmissibles comme les affections cardiaques ou l'asthme. Cette décision a provoqué un concert de critiques parmi les ONG et des pays financeurs de l'OMS comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada. Le système de santé zimbabwéen, comme beaucoup d'autres services publics, s'est effondré sous le régime autoritaire et répressif de M. Mugabe. La plupart des hôpitaux manquent de médicaments et d'équipements, les infirmières et les médecins sont régulièrement laissés sans salaire. Pour faire taire la polémique, le patron de l'OMS a finalement annulé la nomination de Robert Mugabe. Cette nomination «aurait de toute façon nui à l'intérêt national du Zimbabwe», a-t-il poursuivi. «Il (le chef de l'Etat) n'aurait de toute façon pas accepté», a-t-il expliqué en rappelant que la première source de devises de son pays est le tabac. «Il ne pense pas que le Zimbabwe (...) doive s'arrêter d'en produire», a insisté M. Charamba.