Les chefs d'Etat de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), réunis à Kinshasa, ont réclamé mardi la levée des sanctions internationales qui frappent le Zimbabwe. "Le sommet a noté les progrès réalisés dans la mise en oeuvre de l'accord politique (de partage du pouvoir au Zimbabwe) et appelle la communauté internationale à lever tous les types de sanctions contre le Zimbabwe", déclare la SADC à l'issue de son sommet de deux jours dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). "Etant donné l'évolution positive de la situation, étant donné les progrès qui ont été faits, nous croyons qu'il est temps que les sanctions soient levées", a dit le président congolais Joseph Kabila, qui préside la SADC. Si les sanctions sont maintenues, cela ne peut que nuire à la mise en oeuvre de l'accord de partage du pouvoir, a-t-il souligné. Le président zimbabwéen Robert Mugabe et son rival Morgan Tsvangirai, actuel Premier ministre, sont à la tête d'un gouvernement d'union nationale formé en février sous l'égide de la SADC afin de mettre un terme à la crise politique née d'une élection présidentielle contestée. "La SADC a le droit de dire aux Américains et aux Européens (...) qu'en continuant à infliger ces sanctions injustifiées et de toute manières illégales, ils font du mal à la SADC", a dit à Reuters l'attaché de presse de Robert Mugabe, George Charamba. "S'il vous plaît, rendez-nous service, levez-les", a-t-il ajouté. Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Tsvangirai accuse la Zanu-PF de Mugabe de ne pas vouloir revenir sur plusieurs nominations litigieuses, alors que le principe en était acquis. La formation du président reproche quant à elle au MDC de rechigner à condamner les sanctions que les puissances occidentales ont infligées à Robert Mugabe et à ses proches. Tandis que Morgan Tsvangirai avait demandé la tenue d'un sommet extraordinaire pour régler ces points avant d'appeler à la levée des sanctions, la SADC n'a voulu poser aucune condition. "Il n'y avait aucune raison pour nous de poser des conditions avant d'appeler les pays qui ont imposé des sanctions à les lever", a dit le président sud-africain Jacob Zuma. La remise en marche de l'économie zimbabwéenne, en partie bloquée par les sanctions et l'absence d'aide internationale, est essentielle pour l'Afrique du Sud où ont fui des millions de Zimbabwéens.