Les parents par alliance sont nommés différemment selon qu'on soit un homme ou une femme. L'homme, parlant de son beau-père, de sa belle-mère et de ses beaux-frères et belles- s?urs dira, en arabe dialectal, nsabi et en berbère id'ulaniw. La femme, pour les même parents, se contentera d'un terme général, ddari, littéralement «ma maison», exacte réplique du berbère akhkham-iw. Si la femme s'en tient aux proches parents de son mari, l'homme va englober dans ses beaux-parents non seulement le père, la mère, les frères et les s?urs de son épouse, mais aussi les proches parents de celles-ci, ses oncles et cousins paternels ainsi que les beaux-parents de ses s?urs, de ses cousines paternelles (qu'il appelle ses s?urs) et de ses filles. ll peut distinguer chacun de ces parents par des formules : yemmat mmarti (la mère de mon épouse), 'âmm marti (l'oncle paternel de mon épouse), radjel bent 'âmmi (l'époux de ma cousine paternelle), mais il préférera souvent parler de nsabi, id'ulan-iw (mes parents par alliance). La femme, elle, a plusieurs termes à sa disposition : a 'djuzti (ma belle-mère, littéralement «ma vieille»), chikhi (mon beau-père, littéralement «mon vieux, mon maître»), et en berbère, amghar-iw, thamghartiw, de sens identiques. La femme du frère du mari n'a un nom spécifique qu'en berbère : tannut'. Par contre, les deux langues emploient les mêmes mots pour le frère et la s?ur du mari : llusi, alwes pour le premier et llusti, talwest pour la deuxième. Les deux mots sont d'origine berbère et se retrouvent dans tout le Maghreb : les parlers arabes, y compris en Tunisie, pays arabisé depuis longtemps, les ont adoptés parce que cette catégorie de parenté manque en arabe classique. Si au Maghreb on éprouve un besoin de la nommer, c'est parce qu'elle joue un rôle important qu'elle n'a pas dans les pays d'Orient. L'épouse doit à ses beaux-frères le même respect qu?à son mari et à ses beaux-parents.