Obstacle Sur les 227 articles de l?avant-projet de loi sur la Fonction publique, il y a eu un consensus sur tous les articles à l'exception d'un seul relatif à la permanisation. «Si nous ne tombons pas d?accord, si la version Ouyahia atterrit à l?APN, nous allons présenter, nous, la version UGTA.» Sidi Saïd annonce sans fioritures la poursuite du bras de fer autour du fameux article 18 du projet de la Fonction publique, contre un gouvernement qui veut faire passer cet article pour «ne pas alourdir davantage les charges de la Fonction publique». Les deux parties «ne sont pas tombées d'accord» sur l'article 18 de ce projet, évoquait Sidi Saïd qui a, cependant, estimé que cette bipartite «a permis d'enregistrer des avancées significatives, puisque les discussions sur ce point seront poursuivies» entre les deux parties. Le secrétaire général de l'Ugta a affirmé que «sur les 227 articles du projet, un seul n'a pas fait l'objet d'accord total et 14 autres ont vu des divergences sur la formulation et non dans le fond». La balle sera-t-elle jetée à l?hémicycle de Zighoud-Youcef pour que, là-bas, tout soit aplani ? En somme, devant l?APN, Ouyahia, fort du poids consistant que l?alliance présidentielle pourrait lui apporter, n?aura aucune peine à clore définitivement un dossier gênant. L?article 18 pose problème parce qu?il évoque ouvertement le passage de la permanisation à la contractualisation. Il stipule que «les emplois des ouvriers professionnels ou des services sont soumis au régime de la contractualisation». Tel qu?il est rédigé, l?article a constitué la pomme de discorde entre les deux parties lors d?une bipartite qui, en tout et pour tout, a rassuré tout le monde qu?il n?y aura pas de compression d?effectifs, mais qui laisse le suspense entier. Car en définitive, donner l?assurance de ne pas compresser les travailleurs ne veut pas dire automatiquement qu?il n?y aura pas de dépermanisation. Ouyahia, le chef de l?Exécutif, tente de minimiser la teneur des clivages et parle uniquement d?un «problème rédactionnel». L?autre grosse entaille se situe au niveau des 300 000 vacataires en instance de permanisation. «Ce serait à contresens de la réforme de l?Etat que de procéder à la titularisation des personnels contractuels et vacataires», rétorque Ouyahia qui jette du coup l?émoi dans le rang des quelque 228 000 agents en attente de permanisation, dont un grand nombre de gardes communaux. Concernant les salaires impayés, «les pouvoirs publics ont tenu leur engagement en matière de traitement des salaires impayés», indique le communiqué de presse rendu public jeudi à Alger à l'issue des travaux de la bipartite. Le gouvernement a déboursé plus de 7 milliards de dinars pour le règlement des salaires de plus de 52 000 travailleurs des EPE, dans le cadre de la mise en ?uvre des décisions de la bipartite d'octobre 2001. Concernant la stratégie industrielle en direction des EPE, M. Ouyahia a indiqué :«Nous avons exposé notre perception sur cette question dont nous n'avons pas un document commun», précisant toutefois que la «privatisation est une option inéluctable sauf pour certaines entreprises stratégiques» pour le pays. Il a ajouté, dans ce contexte, : «Nous comptons dépasser cette perception commune pour arriver avec vous et les opérateurs économiques privés à conclure un pacte économique et social.»