Des participants à une table ronde sur l'œuvre de Mohia ont insisté, mercredi à Tizi Ouzou, sur la nécessité de rééditer les œuvres de ce dramaturge algérien, pour la préserver de la disparition et de l'oubli. L'enseignant au département de langue et culture amazighes, Saïd Chemakh, qui a pris part à cette activité abritée par la maison de la culture Mouloud Mammeri, à l'occasion des 9es Journées théâtrales en hommage à ce dramaturge, a observé que l'immense et unique œuvre de Mohia, constituée d'adaptations et de création dans le domaine du théâtre et de la poésie, se retrouve aujourd'hui dispersée et risque d'être perdue si rien n'est fait pour la réunir et la rééditer. L'œuvre diverse de cet auteur et traducteur, qui a adapté de nombreuses pièces de théâtre de grands dramaturges - dont Berthold Brecht, Samuel Beckett et Molière - célèbres et qui sont redevenues sous sa plume des œuvres kabyles, grâce à son génie d'adaptation, mérite d'être connue car elle ouvre une large fenêtre sur des cultures du monde entier, a-t-il ajouté. Ce même universitaire, qui a rappelé que Mohia a aussi traduit des contes, des légendes et des nouvelles et écrit lui-même des poèmes, de courts textes et des recueil des proverbes, a indiqué que toute cette œuvre est publiée sous forme d'articles dans des revues - tels que Bulletin d'études berbères, Tisuraf -, de cassettes audio et films vidéo. Toutefois une autre partie de ce travail demeure inédite et difficile à localiser, il y a lieu de réfléchir à réunir et à rééditer l'ensemble de son œuvre pour qu'elle soit accessible au grand public et aux chercheurs. C'est l'unique moyen de la soustraire à la perte et à l'oubli a-t-il insisté.