Résumé de la 1re partie Arrivé dans la maison des ogres, le pauvre se servit dans les plats de couscous, de viande et dans les cruches d?eau. Il s'essuya la bouche et aperçut un énorme tas de pièces d'or, qui occupait tout un coin de la pièce. Il mit quelques poignées de louis dans son capuchon, redit la formule d'ouverture. La porte s'ouvrit, il sortit, prononça la formule de fermeture et le lourd battant retomba. Il revint chez lui et demanda à sa femme le grand plat en bois. Il y vida les pièces d'or. Ses enfants se mirent à pousser des cris de joie et lui demandèrent d'où venait cette richesse. «C'est Allah qui nous a pris en pitié.» Le pauvre envoya sa fille emprunter le boisseau à son frère. Le riche et sa femme s'interrogèrent : que pouvait bien avoir à mesurer un homme aussi misérable ? Ils collèrent un peu de loubène (pâte végétale à mastiquer) au fond du boisseau. Lorsque le pauvre mesura l'or, un louis resta collé au fond du récipient. Le riche découvrit la pièce et dit : «Ce fils de chien possède une grande richesse et je n'en savais rien. Nous verrons cela demain.» Le lendemain, il alla trouver son frère et lui déclara : «Mon frère, fils de ma mère, la barbe te mange le visage. Pourquoi donnes-tu une telle image de misère ? Viens avec moi, je vais te raser. ? Celui qui fait du bien ne demande pas conseil. Allons-y. ? Nous serons mieux dans ce champ, là-bas, au soleil.» Lorsqu'ils furent à l'écart, le riche dit à son frère : «Mets ta tête sur mes genoux.» Puis subitement, il ajouta : «Si tu ne me révèles pas d'où vient l'or que tu as, je t'égorgerai. ? Mon frère, fils de ma mère ne fais pas de mes enfants des orphelins ; ne me tue pas et je te raconterai tout.» Il lui fit le récit de son aventure et ajouta : «Si tu y vas, ne mange qu'un peu de chaque plat et ne bois qu'une gorgée de chaque cruche d'eau. Prends dans le tas de louis ce que Dieu t'auras permis et sors en redisant la formule de fermeture.» Le riche dit à sa femme : «Prépare-moi des vivres pour la route. Je partirai demain.» Il suivit les instructions de son frère. Mais une fois dans la demeure des ogres, il vida tout un plat de couscous, dévora un morceau entier de viande et vida un pot d'eau. Il remplit ensuite un grand sac de pièces d'or qu'il traîna péniblement vers la porte. Il prononça la formule d'ouverture. Mais la porte resta fermée. Il eut beau répéter : «Porte, ouvre-toi par la grâce de Dieu», le lourd battant de bois resta sourd à ses supplications. Ce fut bientôt la nuit. Il entendit le mugissement des quarante ogres qui revenaient. Il chercha où se cacher. Il aperçut les peaux des ânes qu'avaient dévorés les ogres, en endossa une, s'accroupit et entassa les autres dépouilles autour de lui. Les ogres entrèrent en grognant et, ne trouvant pas le repas de l'un d'entre eux, se mirent à se quereller. Puis ils se mirent à renifler et à grommeler : «L'odeur des humains est dans nos murs. L'odeur des soldats et des armes. L'odeur des humains est dans nos murs.» (à suivre...)