Réaction L'ambassadeur de Syrie à l'ONU a rejeté mardi le nouvel appel des Nations unies au retrait par Damas de ses troupes du Liban. «Cette dernière ingérence dans les relations syro-libanaises a pour objectif de déstabiliser la région», a déclaré Fayssal Mekdad, dans une déclaration à la télévision syrienne. «Les relations syro-libanaises sont exemplaires et Israël tente de les perturber», a affirmé l'ambassadeur syrien à l'ONU. Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk al-Chareh avait de son coté qualifié d'«intervention illégale» la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU. «Notre position reste la même. La résolution 1559 est une intervention illégale dans les relations bilatérales syro-libanaises», a-t-il déclaré à Bruxelles, en marge d'une cérémonie organisée pour parapher l'accord d'association entre l'Union européenne et la Syrie. A Beyrouth, le secrétaire général du ministère libanais des Affaires étrangères, Mohammad Issa, a qualifié le nouvel appel de l'ONU «de dangereux précédent d'ingérence dans les affaires intérieures d'un pays membre». Le Conseil de sécurité des Nations unies avait maintenu mardi la pression sur la Syrie pour qu'elle retire ses troupes du Liban, en adoptant à l'unanimité une déclaration formelle en ce sens et en instaurant un mécanisme de suivi de son application par Damas. D'inspiration franco-américaine, la déclaration présidentielle du Conseil ne mentionne pas nommément la Syrie. Mais c'est bien elle qui est visée quand le Conseil de sécurité «prend note avec inquiétude du fait que les exigences de sa résolution 1559 n'ont pas été remplies» et «appelle instamment toutes les parties concernées à satisfaire pleinement à toutes les demandes de cette résolution». La 1559 du 2 septembre dernier, qui ne nommait pas non plus la Syrie, comportait cependant un appel très clair à un retrait de ses troupes du Liban. Elle appelait au respect de la souveraineté du Liban par le retrait de toutes les troupes étrangères de son sol, le démantèlement de toutes les milices armées et la restauration de l'autorité de Beyrouth sur la totalité du territoire libanais. Depuis lors, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a estimé dans un rapport au Conseil que les exigences de la 1559 n'avaient pas été satisfaites et constaté qu'à part celles de l'ONU, les seules troupes étrangères présentes au Liban étaient syriennes.