Résumé de la 4e partie A la tombée de la nuit, l'ogresse rentra, tenant dans ses bras poilus la carcasse d'un âne et le cadavre d'un tigre. L?oiseau répondit : «Bien sûr !» et s'exécuta sur le champ. Le jeune homme put enfin se libérer. Il se jeta sur la nourriture et l'eau, sautillant de joie en respirant l'air agréable de la liberté. Puis il prit la perdrix entre ses mains et la remercia chaleureusement : «Je te dois la vie, noble petit oiseau ! Le ciel t'a envoyé à moi et tu as eu pitié de ma misérable condition. Je ne saurais jamais te montrer toute ma gratitude. ? Ce n'est rien voyons !, remarqua l'oiseau, tu aurais agi de la sorte si tu avais été à ma place.» Le jeune homme observa l'oiseau et se sentit soudain très proche de lui, comme s'il l'avait toujours connu, comme s'il avait grandi avec lui. Il lui demanda : Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ? ? Hélas ! Tu ne peux rien pour moi, répondit l'oiseau d'une voix morne et languissante. Quatre-vingt-dix-neuf nobles princes et vaillants chevaliers ont essayé de briser le maléfice qui m'accable mais tous ont péri. Je me suis résignée à accepter mon sort et j'ai appris à me contenter de ma vie de perdrix.» Compatissant et très ému par ces révélations, le jeune homme eut grande envie de tenter l'impossible pour lui venir en aide, quitte, pour cela, à risquer sa vie. Jusqu'à présent, il n'avait douté ni du courage qui pouvait l'animer ni du goût de l'aventure qui, pour la première fois, faisait battre son c?ur. Transporté par une vive émotion, il annonça à la perdrix : «Quoi qu'il puisse m'advenir, je veux tenter de briser ton maléfice !» Naturellement, l'oiseau fut touché par le sentiment spontané et noble du jeune homme. Devant son enthousiasme, il ne put s'empêcher de lui expliquer ce à quoi il devait s'attendre : «Mon pays est parcouru par sept fleuves et dans chaque fleuve dort une gigantesque pieuvre. En m'infligeant ce sortilège, ma belle-mère a exigé de chacun de mes prétendants qu'il lui ramène les têtes des sept pieuvres qu'il aurait sectionnées de son propre sabre.» «Sache, mon tendre ami, ajouta la perdrix, que jusqu'à présent personne n'a été en mesure de réaliser le v?u de ma méchante belle-mère, car les pieuvres sont colossales et leur ruse est invincible !» (à suivre...) (*) Extrait des Contes magiques de Haute Kabylie, de Salima Aït Mohamed, 1999. Éditions Autre temps, collection Temps contés.