Oran Une femme décède à la maternité du CHU, dans la nuit du 29 septembre 2001. Trois ans plus tard, le 23 octobre 2004, deux femmes sont condamnées pour homicide involontaire. Deux femmes sont côte à côte dans le box des accusés. L?une est sage-femme et l?autre infirmière. En les regardant on se pose cette question : «Sont-elles coupables ?» Il y a trois ans, dans la nuit du 29 septembre 2001, une jeune femme est admise à la maternité du CHU d?Oran. Elle attend un heureux événement et deux femmes sympathiques l?assistent lors de l?accouchement : une sage-femme et une infirmière. Hélas, elle n?ouvrira plus les yeux après avoir mis miraculeusement au monde un nouveau-né en excellente santé. Comment est-elle morte ? Là est tout le mystère d?une affaire dont le procès est compliqué. Selon l?arrêté de renvoi, les accusées auraient «fauté» pour faciliter la naissance du nouveau-né et cela, par une méthode bien étrange mais surtout dangereuse. Ainsi, alors que la défunte était en train d?accoucher, la jeune infirmière se serait assise sur elle et, à l?aide de ses deux mains, lui aurait martelé le thorax et le ventre? «Un procédé qui a provoqué une hémorragie interne, suite à quoi la victime est tombée dans le coma et a fait deux arrêts cardiaques. Le deuxième incident cardiaque lui coûta, hélas, la vie», a précisé le procureur de la République, le rapport du médecin légiste entre les mains. A la barre, les deux mises en cause sont catégoriques : «Monsieur le président, nous avons fait notre travail le plus correctement du monde.» L?avocat de la défense abonde dans le même sens : «Au point de vue scientifique, la cause du décès demeure vague. D?ailleurs, il est impossible, comme le précise l?enquête, que l?infirmière se soit assise sur le corps de la victime alors que cette dernière a accouché en position demi-assise. Je plaide l?innocence, il n?y a aucune preuve incriminant l?une ou l?autre des accusées !» Après de longues délibérations, les deux femmes sont condamnées à une peine d?un an de prison ferme chacune. Elles doivent aussi verser une somme de 50 000 dinars de dommages et intérêts à la partie civile.