Mémoire Le rôle de la diplomatie algérienne consistait à informer l?opinion internationale et à lui faire part des faits sans exagérer ou fabuler. «La diplomatie a énormément aidé la révolution algérienne à avoir de l?écho, elle a joué un rôle capital dans ses contacts avec les gouvernements qui avaient affiché leur sympathie pour ses ambitions d?une indépendance nationale», a déclaré Réda Malek, un haut personnage historique ayant joué un rôle important dans la diplomatie algérienne pendant et après la révolution. Invité pour animer samedi une rencontre organisée par la fondation du 8 Mai 1945 autour du thème «La guerre de libération nationale et l?opinion publique internationale, enjeux d?une bataille diplomatique et médiatique», Réda Malek poursuit son intervention en précisant que pour se faire entendre et susciter l?opinion internationale, il fallait recourir à la diplomatie, donc à l?information. Cela a permis au gouvernement provisoire algérien d?ouvrir des missions aussi bien dans les pays arabes qu?en Europe. Le gouvernement provisoire avait même des bureaux aux USA, en Amérique Latine, en Afrique et en Asie, John Kennedy, à l?époque sénateur, prend position, en 1957, en faveur de l?Algérie. Deux ans plus tôt, l?Algérie prenait part au congrès des pays non alignés de Bandung, en Indonésie, en 1955. Si la diplomatie algérienne avait réussi, c?est parce que la révolution algérienne était basée sur une stratégie précise et objective : «L?Algérie luttait contre le colonialisme et non pas contre le peuple français», souligne-t-il, ajoutant que «la révolution savait faire la différence entre les peuples et les gouvernements, elle ne mélangeait pas les opinions publiques avec les administrations politiques, les systèmes et les idéologies.» «Nous avons demandé seulement notre indépendance et nous avons refusé l?alignement soit sur le bloc soviétique, soit sur l?Amérique», ajoute-t-il. Cette politique de l?équilibre a beaucoup profité à la révolution algérienne et a évité, plus tard, à l?Algérie, au lendemain de l?indépendance, bien des conflits, contrairement au Vietnam qui, ayant préféré s?aligner sur le pôle soviétique, a fini par être divisé en deux (Nord et Sud) et est entré en conflit avec les Américains pendant de longues années. La diplomatie avait dépassé les frontières et était allée au-delà des idéologies. Elle ne cessait de gêner la France. «La France se sentait vulnérable devant cette diplomatie qui, de jour en jour, attirait des sympathisants», affirme-t-il. Et pour terminer, Réda Malek a insisté sur le fait que grâce à cette diplomatie la révolution a atteint ses objectifs : l?Algérie recouvre sa liberté et obtient son indépendance.