Le 5e Festival national de la musique andalouse qu'abrite Annaba depuis le début de ce mois de ramadan, a atteint sans conteste, ces trois derniers jours, le summum de l'art musical universel. Les prestations des écoles de Annaba, Blida et Tlemcen ont fait vibrer la nombreuse assistance venue se délecter des représentations de haute facture. Les noubate se sont succédé, à la grande joie des mélomanes qui ont apprécié à leur juste valeur les genres sika, mezmoum, maya et aarak. L'association culturelle Widadiya de Blida, avec un art et une finesse hérités du maître de la sanaâ, feu Dahmane Ben Achour, présenta son répertoire dans le genre sika. Une pléiade de virtuoses ont excellé dans l'enchaînement des modes. A une touchiya exécutée avec raffinement, ont succédé au darj, au m'saddar et à l?inkilab, le tout couronné par une série de khlass qui ont subjugué l'assistance. La gent féminine, très assidue et fortement présente à ces soirées, a goûté avec délice les différentes représentations musicales. Celles-ci sont allées crescendo avec l'entrée en lice de l'association des disciples et amis de Hassen El-Annabi, sous la direction de cheikh Ahmed. Ce maestro s'est appliqué à faire ressortir le talent de son ensemble musical, au sein duquel est présent cheikh Kaddour, la mémoire annabie du malouf. La formation en question a exécuté des morceaux dans le mode maya, où l'amour était exalté à travers les darj et le rasd. L'école de Tlemcen, l'orchestre national du malouf de la ville de Constantine, l'association El-Kourdia (en référence à cheikh M?hamed El-Kourd) et l'association El-Arbi Bentayeb de Annaba, étaient aussi de la partie, chacun groupe apportant une note musicale mettant en relief la richesse incommensurable du patrimoine musical andalou.