Tizi Ouzou Dans la journée du 23 octobre dernier, le tribunal criminel prononce son verdict à l?encontre d?un homme qui n?a pas hésité à donner la mort à un jeune passant? Il est 20h 30 et nous sommes le 20 août 2003. Il fait déjà sombre dans l?une des petites ruelles de la ville de Mekla. C?est, en effet, une ruelle mal éclairée. Un homme robuste et agité sort de sa maison en gesticulant? Il s?agit de D. M. O. et il se trouve qu?il ne supporte pas les bruits de la nuit ou plus exactement le tapage nocturne. Mais voilà que depuis un certain temps, quelqu?un s?amuse à s?en donner à c?ur joie devant sa demeure. «Eh jeune garnement ! va donc faire du bruit ailleurs ! Tu ne vois pas que tu déranges ! - Je ne vois pas en quoi je te dérange ! Et puis, je ne suis pas un garnement?» Pris en faute, le jeune homme, au lieu de quitter les lieux, tient tête à son interlocuteur. C?est un garçon frêle, 26 ans, maçon de son état. D. M. O., de plus en plus énervé, s?emporte : «Nous sommes toute une famille à vivre sous le même toit et il se trouve que le bruit que vous faites nous dérange? Il fait nuit, allez-vous en ou j?alerte les flics pour tapage nocturne !» Une dispute éclate alors entre les deux hommes et un bon nombre de voisins accourent afin de les séparer. A. R., le jeune maçon, quitte enfin les lieux et tout rentre dans l?ordre. Les choses auraient pu en rester là, mais voilà que quelques instants plus tard, «l?oiseau de nuit» revient à la charge, mais cette fois uniquement pour passer son chemin en prenant une autre direction. D. M. O., debout sur le pas de la porte de sa maison, revient à la charge et une autre dispute éclate, mais celle-ci sera malheureusement fatale à l?un et à l?autre? En effet, D. M. O. s?approche de A. R. et lui assène un violent coup de couteau en plein ventre, lui ôtant la vie? A. R. rend l?âme sur les lieux du drame. Le coup était trop précis, trop violent. Le jour du procès, D. M. O. ne nie pas les faits retenus contre lui, mais précise qu?il n?avait nullement l?intention de tuer la victime. Dans un long réquisitoire, le procureur de la République met en exergue la gravité des faits et requiert une peine de 20 ans de prison à l?encontre du mis en cause. Après de longues délibérations, D. M. O. est condamné à 15 ans de prison pour homicide volontaire.