Réaction Sidi Saïd dit être favorable à des réformes économiques qui préserveraient les postes d?emploi. «Nous sommes pour les réformes économiques, mais nous rejetons toute décision de privatisation sauvage.» Clair, direct et expéditif, Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l?Ugta, a choisi, hier devant les secrétaires généraux des fédérations affiliées à la Centrale syndicale, un ton rassurant, mais surtout ferme pour dire haut et fort que l?Ugta et le gouvernement ne sont pas sur la même longueur d?onde au sujet des privatisations dictées surtout par l?adhésion de l?Algérie à l?OMC. Il a exhorté même les responsables des fédérations à «une réflexion scientifique et concrète» au sujet du grand chantier de la réforme économique que le gouvernement compte amorcer d?abord par la privatisation illico presto de 1 200 EPE. Très en verve quand il s?agit de réagir par à-coup, Sidi Saïd a tout d?abord renvoyé la balle à Ouyahia en lui signifiant que sur les 1 200 entreprises que le gouvernement veut privatiser, «il en existe 600 qui sont en bonne santé et réalisent des bénéfices». Du coup et à quelques encablures seulement de la tripartite qui devra regrouper, fin novembre, outre l?Ugta, le gouvernement et le patronat, Sidi Saïd prône carrément «une privatisation qui crée et surtout préserve l?emploi» et non pas «celle qui renforce les rangs des chômeurs». Le SG de l?Ugta n?a pas omis durant cette réunion d?évoquer plusieurs «points chauds» allant des circonstances du dépôt d?une partie de l?argent de la sécurité sociale dans les caisse de la défunte El Khalifa Bank, lequel dépôt a causé un préjudice financer important à la Sécurité, à l?insoluble problème des salaires impayés en passant par le «oui» sans condition de l?Ugta pour toute sorte de réformes, à commencer par le Code de la famille ou les éventuelles grèves que l?Ugta aura à chapeauter ou son départ si la base l?exige de lui. Sur ce registre, Sidi Saïd était catégorique. «Si vous voulez, je suis prêt à rendre mon tablier et je peux le faire tout de suite», a-t-il martelé devant des représentants qui, chacun dans son secteur, ont tenu à décortiquer la situation peu reluisante des travailleurs. Pour ce qui est des choix stratégiques du gouvernement, Sidi Saïd avoue : «Nous sommes pour la négociation et la concertation», rappelant, à cet égard, que le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a décidé, en juillet dernier, que dans le cadre des opérations de partenariat, d'ouverture de capital et de privatisation, les Sociétés de gestion des participations (SGP) intègrent dans le dossier soumis au CPE les avis et les positions recueillis auprès du partenaire social et des travailleurs quant aux options retenues. La réunion présidée par M. Badreddine, secrétaire national chargé des affaires économiques à l?Ugta, a permis aux responsables de toutes les fédérations et instances affiliées à l?Ugta de débattre de la situation économique de leurs secteurs respectifs. De son côté, Ali Djenouhat, secrétaire national chargé de l'organique, a souligné ce matin sur les ondes de la Chaîne III qu?au sortir de cette importance rencontre, il a été demandé aux fédérations de présenter un rapport sur la situation de leurs différents secteurs dans un délai n'excédant pas les deux mois.