Résumé de la 8e partie Les enquêteurs trouvèrent un revolver de calibre 38, un maillet et un marteau couverts de taches de sang, ainsi que des dizaines de photos de garçons nus. Arthur Bishop fut inculpé de cinq meurtres au premier degré, de cinq enlèvements, de deux agressions sexuelles et d'abus sexuel sur mineur. Cette dernière accusation ne s'appliquait qu'à sa toute dernière victime, Graeme Cunnigham, car les preuves du viol étaient encore disponibles sur son corps, contrairement aux quatre autres garçons, enterrés depuis plus longtemps. De toutes façons, les accusations de meurtres étaient les plus importantes. Si l'Etat pouvait prouver que Bishop avait tué les cinq enfants, il serait condamné à mort. Le procureur du comté, Robert Scott, décrivit Bishop dans une interview au Salt Lake Tribune, comme «un tueur sans pitié et un pervers sexuel possédant un esprit calculateur, rusé et insidieux». Pourtant, Bishop, lors de ses aveux aux policiers, avait donné l'impression que ses crimes étaient terriblement simples. Comme le détective Bell le raconta par la suite, Bishop lui avait dit : «Vous pouvez offrir ce que vous voulez à un enfant et il va venir avec vous.» Il semble que cette leçon ait également servit au jeune frère de Bishop, Douglas : Arthur Bishop attendait toujours son jugement lorsqu'il apprit que Douglas avait été arrêté pour abus sexuel sur des jeunes garçons à Provo, au sud de Salt Lake City. Ces crimes étaient apparemment sans liens avec ceux d'Arthur Bishop, et rien ne suggérait que les deux frères aient jamais «partagé» des victimes, mais la nouvelle provoqua des spéculations concernant leur passé, leurs parents, leur éducation et la source de leurs désirs criminels. Arthur Bishop ne fit aucun commentaire sur son frère. Il se préparait pour son procès, qui commença en 1984. L'équipe d'avocats de Bishop, menée par Mme Nesset-Sale, n'avait pas l'espoir de gagner un acquitement pour son client. Ses aveux lui garantissaient la prison à vie. Toutefois, ses avocats allaient essayer de lui éviter la peine capitale en atténuant ses crimes pour qu'il ne soit reconnu coupable que d'assassinat plutôt que de meurtre au premier degré, en argumentant que c'était «le déficit émotionnel et psychologique» de Bishop qui l'avait conduit à tuer. Mme Nesset-Sale expliqua à la cour que «Arthur est devenu, pour on ne sait quelle raison, obsédé par son attraction sexuelle envers les petits garçons. Il n'a jamais dépassé ce stade de sensations érotiques. C'était un enfant solitaire et apeuré». Selon ses avocats, l'une des raisons pour lesquelles Bishop s'était mis à tuer était la pornographie. Un expert sur le sujet, le Dr Victor Cline, fut appelé par la défense pour témoigner du fait que la pornographie avait «déformé l'esprit» de Bishop au point qu'il n'avait plus été capable de résister à son attraction envers les enfants et aux désirs de meurtres qui avaient suivis. Cette explication était déjà connue pour avoir été utilisée par Ted Bundy lors de ses aveux filmés en 1979, et claironnée par les chrétiens conservateurs dans leur campagne pour «nettoyer l'Amérique». (à suivre...)