Résumé de la 5e partie Mohamed parvient à entrer en contact avec le «sosie» de Leïla. Celle-ci, sans doute par pitié, accepte de le laisser l'accompagner à l'université. Il ne dit rien, se contentant de marcher à ses côtés. La jeune femme, gênée par ce silence, finit par dire quelque chose. ? Vous avez demandé à de petits voisins mon nom? ? Ou, dit-il, honteux, j'espère que vous ne m'en voulez pas ! ? Non, dit-elle. Parlez-moi de cette fille qui me ressemble. ? C'était ma fiancée, dit-il, ou plutôt nous allions nous fiancer. Elle a péri dans un accident de la route ! ? C'est terrible, dit Nariman. ? Oui, dit-il, depuis, je suis hanté par son souvenir. Il hésite un moment puis ajoute : ? En fait, c'est un peu de ma faute, ce qui lui est arrivé ! C'est moi qui conduisais. Je faisais de la vitesse et elle me suppliait de ralentir, je ne l'ai pas écoutée? ? Vous n'aviez certainement pas mesuré le danger ! ? Non, soupire-t-il. ? Alors, ne vous culpabilisez pas ! ? Après l'accident, dit-il, je suis parti à l'étranger, j'ai réussi au plan professionnel mais le souvenir du passé ne m'a pas quitté ! Je suis revenu pour affaires, je dois repartir dans quelques jours? ? Vous devriez oublier le passé, dit-elle, vous êtes encore jeune, vous pouvez refaire votre vie. ? C'est impossible, dit-il. Ils arrivent à l?université. ? Vous avez cours tout de suite ? demande-t-il. Elle regarde sa montre. ? Dans une demi-heure, dit-elle. ? Alors, laissez-moi vous offrir un pot ! Elle hésite ; il la supplie. Il a ce regard plein de souffrance, ce regard de chien battu qui la décidée, tout à l?heure, à le laisser l?accompagner. ? Alors, vous acceptez ? ? Oui, dit-elle, mais il faudra faire vite ! Il s'est rendu tant de fois dans ce salon de thé jouxtant l'université, qu'il le reconnaît après douze ans d'absence. Que de limonades, que de cafés et de thés il a pris avec Leïla? Elle aussi venait à l'université prendre des cours. Elle finissait ses études et devait, juste après la remise du diplôme se fiancer avec lui ! Un projet à jamais brisé par le destin ! Ils prennent place. ? Que veux-tu boire ? demande-t-il. Il ajoute aussitôt : ? Je vous tutoie ? Cela ne vous fait rien ? ? Non, dit-elle. (à suivre...)