Frein Dès le premier jour du ramadan, il est constaté un ralentissement de l?activité professionnelle chez les Algériens. Les administrations publiques qui tournent au ralenti, la diminution du temps de travail et un personnel qui rentre chez lui plus tôt que d?habitude sont des indices qui donnent à penser que ces trente jours sont placés sous le signe de l?autarcie. Certaines personnes prennent carrément leur congé annuel pour éviter de fournir trop d?efforts. Leurs journées sont rythmées par des grasses matinées et la télévision avec ses programmes «spécial ramadan». Ainsi, ils sont nombreux à faire les cent pas entre la chambre et la cuisine pour humer l?odeur de la chorba et des épices. Entre-temps, ce sont de fréquents regards jetés à l?horloge pour connaître les heures et minutes qui les séparent de l?heure du f?tour. Ceux qui travaillent durant ce mois font toujours en sorte de quitter leur lieu d?activité avant 14h au moins. Même s?ils sont véhiculés, il s?agit pour eux d?éviter les problèmes de la circulation monstre d?avant le ftour. Ceux qui ne le sont pas accourent vers les stations de bus pour éviter les bousculades qui commencent à partir de 15h. A jeun et fatigués, les bousculades dans les stations de bus les rendent malades. Il existe même des commerçants qui mettent un terme à leur activité durant le mois sacré afin de prendre du repos. Toutefois, pour rentabiliser ces trente jours, ils louent leurs locaux à ceux qui attendent le ramadan pour préparer et vendre de la zlabia et du kalbelouz, leurs propres employés ne pouvant mettre la main à la pâte faute d?une bonne connaissance dans le domaine. Ces derniers se trouvent donc obligés de rester inactifs le temps que le mois s?écoule. Quant aux administrations publiques, il est fréquent de voir des personnes en ressortir vertes de colère parce que le guichetier n?est pas encore arrivé ou parce qu?il est parti plus tôt. C?est ainsi que pour obtenir un document, il faut revenir le lendemain au risque de retarder les affaires. Les heures de travail étant écourtées pour des raisons évidentes, certains en abusent en écourtant encore plus leur temps de présence dans leur entreprise. Toutefois, il faut reconnaître que certains n?ont pas le choix au risque de rompre le jeûne à l?extérieur loin de leur famille. Le transport, problème majeur durant ce mois, devient la hantise des employés qui doivent y trouver une parade à chaque fois. Certains ont réglé ce problème d?une façon radicale. Un congé de trente jours pour oublier les bousculades dans les stations de bus et les autres tracas de la journée. Flemmards durant le ramadan, parfois c?est malgré nous.