Sauf exception, le rythme est plutôt au ralenti dans nos administrations et entreprises en ce mois. La léthargie caractérisant ces lieux aurait pu être douce, n'étaient les inévitables bagarres qui éclatent à tout moment et surtout pour n'importe quoi. Des scènes burlesques ? sauf quand elles aboutissent à l'hôpital ou à la morgue ? se déroulent quotidiennement un peu partout. Les entreprises, qu'elles soient privées ou publiques, fonctionnent au ralenti en ce ramadan. L?activité des grandes administrations est en veilleuse. Les ministères s?enfoncent davantage dans leur léthargie, les fonctionnaires «traversent» la journée en faisant la sieste. Chez les états-majors des grandes entreprises, les cadres, embusqués derrière leur bureau, comptent les minutes. Idem pour les administrations. Dans ces «territoires administratifs», les gens deviennent somnambules, leur parler de rendement devient vite une mauvaise plaisanterie. Ce qui illustre cette tendance, ce sont les rendez-vous de travail, d?embauche et d?entretien que sollicite le citoyen. Ces rendez-vous sont souvent reportés pour après le mois sacré. «Je vous conseille de venir après le ramadan !», disent souvent les secrétaires. Que font les responsables lors de ce mois ? Nul ne le sait. Physiquement, ils sont dans leur bureau, mais pas mentalement ou intellectuellement. Cela dit, cette absence se répercute sur l?ensemble de l?administration, car les autres employés «profitent» du relâchement du «chef», ce qui conduit à une situation de paresse légitime. Une attitude dénoncée, par ailleurs, par l?Islam. Toutefois, tout n?est pas sombre. Beaucoup d?employés tiennent convenablement leur rôle en jeûnant. Il existe beaucoup de secteurs où le travail n?obéit pas aux lois de la paresse. «Ramadan ou pas, c?est kif-kif, on doit assurer», répondent les gens qui travaillent dans l?enseignement, la santé, les transports.