Rendez-vous Lundi soir, l?association Planet DZ, Jean-Pierre Lledo et le Cinéma des cinéastes de Paris, ont co-organisé une soirée riche en émotions, placée sous le slogan «Une Algérie fraternelle». L'événement a été marqué par la projection du film documentaire Un Rêve algérien réalisé par Jean Pierre Lledo, suivie d?un concert d'artistes imprégnés des riches tonalités algériennes. Il y avait aussi une exposition de l'artiste Mustapha Boutadjine qui a présenté ses ?uvres spécialement conçues pour le 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution nationale. C'est dans une salle archi-comble que Laurent, représentant du Cinéma des cinéastes, soulignera qu'au-delà de la simple occasion cinématographique, une autre raison s'imposait, celle «de réunir les peuples par ce qui les lie plutôt que de chercher à les diviser». Un Rêve algérien raconte le retour d'Henri Alleg au pays (l?Algérie) sur les traces de son militantisme et de son combat pour l'indépendance de l'Algérie. Le réalisateur entraîne les spectateurs parisiens dans un voyage à destination d'Alger, d?Annaba, de Constantine, de Cherchell et d?Oran. Des villes où l'auteur de La Question retrouve des amis qu?il n?a pas revus depuis quatre décennies. A la fin du générique, un tonnerre d'applaudissements a salué ce témoignage. Jean-Pierre Lledo, tout ému, a souligné «l'importance de la reconnaissance du combat de tous ceux qui se sont battus pour l'Algérie, quelles que soient leur origine ou leur religion». Il a aussi mis en exergue «la nécessité d'un véritable travail de recherche de la part des intellectuels algériens pour éclairer les zones d'ombres de la guerre d'indépendance». Ensuite, c?était au tour de Ourida Benramdane, présidente de l'association Planet DZ, de présenter un concert animé par des artistes «dont la majorité sont nés en Algérie et qui ont répondu amicalement à l'invitation de cette soirée exceptionnelle». Le premier à se présenter sur scène a été le groupe Don D Nada avec sa chanson Lamouna. Le leader du groupe, Eugène Elledo, d'origine oranaise, a offert au public un subtil mélange de rythmes afro-reggae gorgé du soleil de la Méditerranée. Puis ce fut au tour de voix des différentes régions d'Algérie de résonner dans les airs, entre autres, celles de Hasna El-Becharia aux purs sons envoûtant du Sud algérien, d?Akli D. pour les rythmes kabyles et de Samia Diar, de la nouvelle génération, qui compose et interprète aussi bien des musiques chaâbie que des Hauts-plateaux et de l'Aurès. Est venu s?ajouter à cette pléiade d?artistes l'incontournable Cheik Sidi B?mol, détenteur du secret du «gourbi-rock dialna». Le concert a été clôturé par la présence emblématique de celui qui se revendique comme l?héritier de cheikh Raymond et du malouf constantinois, Enrico Macias, qui a tenu à marquer amicalement sa présence à cette soirée dédiée à une Algérie pluriculturelle et fraternelle. A la fin du concert, plusieurs personnes se sont attardées devant les portraits réalisés par Mustapha Boutadjine grâce à la technique du graphisme collage. Autour du portrait d'Henri Alleg, il y avait également ceux de Abane Ramdane, Djamila Bouhired, l'Aspirant Maillot, Jean Yveton, Ali la Pointe et d'autres personnages qui ont marqué l'histoire de l'indépendance de l'Algérie. Ces portraits, qui ont nécessité d'innombrables heures de travail, rendent l'expression des visages poignantes et tellement vivantes. Des regards emplis de fierté dont le message, au-delà du temps et de l'espace, est sans doute la perpétuité d'un combat pour une Algérie libre, plurielle et fraternelle.