Béjaïa Le 21 novembre 2004, Azeddine M., policier, est condamné par le tribunal criminel près la cour de cette jolie ville. Dans le box des accusés, Azeddine, le regard anxieux et fuyant, semble chercher ses mots, lors du procès. ? «Accusé, répondez, je vous prie. Pourquoi avez-vous donc eu recours à une pratique illégale alors que votre statut fait de vous un homme digne, qui se doit d?assurer la sécurité du citoyen au lieu de lui nuire ? ? C?est que, Monsieur le président? Je ne sais pas? Je ne sais plus? ? Voyons ! Nous n?allons tout de même pas y passer la journée ! ? Monsieur le président, j?ai fait cela pour ma famille ! Le désir de subvenir à ses besoins m?a fait perdre la tête? ? Mais cela n?explique pas et, surtout, n?excuse pas le fait que vous ayez eu recours à une pratique illégale, quelle que soit votre situation matérielle ou familiale? ? Je le répète : je ne savais pas ce que je faisais !» Azeddine M. n?est pas seul à comparaître. Cinq autres mis en cause ont été arrêtés pour complicité et ils reconnaissent les faits retenus contre eux. L?affaire remonte au mois de juin de l?année dernière. A la surprise générale, Azeddine M., policier de son état, exerçant à la sûreté urbaine de la ville d?El-Kseur, est arrêté pour vol et vente illégale de munitions. A son actif, quelque 10 777 balles du service de l?armement dérobés à la sûreté urbaine du lieu même où il exerce, abusant de la confiance aussi bien de ses supérieurs que de ses collègues. Au cours d?un long réquisitoire, le représentant du ministère public met en exergue la gravité des faits et requiert une peine de dix ans de prison à l?encontre de l?accusé, et de 3 à 5 ans à l?encontre des cinq autres mis en cause. Au terme des délibérations, le principal accusé, Azeddine M. est condamné à 4 ans de prison ferme assortis d?une amende de 10 000 DA, pour vol et vente illégale de munitions. Par ailleurs, Mohand Arezki A. et Tahar A., sont condamnés à un an de prison avec sursis, assorti d?une amende de 2 000 DA chacun, pour complicité, alors que Kamel B., Salim M. et Nassim B. bénéficient de la relaxe pure et simple.