Constantine Le 9 janvier 2005, le tribunal criminel prononce un lourd verdict à l?encontre d?une personne qui n?a pas hésité à assassiner son ex-femme. Les faits se sont déroulés par une belle et chaude journée de juin 2004, à la station de bus de la jolie ville d?El- Khroub. Un homme, la soixantaine, est en grande discussion avec une femme qui gesticule et semble lui faire des reproches, selon les témoins oculaires. Une scène des plus banales et des plus courantes? Mais voilà qu?à la surprise générale, le sexagénaire poignarde sa compagne et l?égorge sous les yeux ahuris des passants. Arrêté, il lancera cette phrase tout aussi banale que courante : «Elle ne cessait de me harceler, et ce depuis notre divorce? Elle voulait à tout prix s?enrichir sur mon dos.» Le jour du procès, l?accusé semble ailleurs. Les membres de la cour ont du mal à le ramener à la réalité. On lui arrache presque les mots : ? «Accusé, pourquoi avez-vous donc fait preuve d?autant de violence ? ? Au moment des faits, j?étais hors de moi, Monsieur le président? Je ne me suis rendu compte de l?atrocité de mon geste que lorsque j?ai vu mon ex-femme s?écrouler par terre, avec du sang partout? ? Pourquoi l?avez-vous poignardée puis égorgée ? ? Depuis que notre divorce a été prononcé, elle ne cessait de me persécuter à propos des onze millions de centimes que le tribunal lui avait attribués. ? Etait-ce une raison pour attenter à sa vie ? ? Le jour du drame, nous avions convenu d?une rencontre, afin de l?amener à réintégrer le domicile conjugal. Elle a refusé de me suivre. Elle ne parlait que de l?argent que je devais lui donner? ? Vous n?avez rien trouvé de mieux à faire que de la poignarder et de l?égorger avec lâcheté !» Dans son réquisitoire, le procureur général ne manque pas de souligner que les faits étaient prémédités par le sexagénaire. Le représentant du ministère public, qui abonde dans le même sens en mettant en exergue la gravité des faits, réclame la peine capitale. «L?accusé a prémédité le crime, il ne mérite aucune clémence», souligne-t-il. Après de longues délibérations, le sexagénaire est condamné à la prison à perpétuité pour homicide volontaire avec préméditation.