Habitat L'opération de mise en vente entamée ces derniers jours connaît un grand engouement. Dans la localité de Khroub, à titre d?illustration, le quota des 154 unités proposées à la cession a été épuisé au bout de quelques jours au «grand dam» d'un grand nombre d'épargnants. Certains n'ont même pas eu le temps de préparer l'épais dossier exigé que, déjà, les logements convoités étaient pris par les plus «dégourdis». Il faut dire que l'opération de vente de cette année a été circonscrite dans des délais très courts par rapport aux pratiques commerciales de la Cnep connues, jusque-là. Le listing qui favorisait les épargnants les plus méritants a été supprimé pour l'acquisition des logements implantés sur les sites du Khroub et de Aïn Smara. Cette fois le seul critère requis est d'avoir une ancienneté de livret d'épargne de 3 ans est plus et le cumul de 2 500 DA d'intérêts et plus. Curieusement seul le site de Boussouf, où les logements sont implantés sur un terrain classé glissant, est soumis à un listing. Les acheteurs, à la fois attirés par sa situation proche du centre-ville, mais inquiets du risque qu?ils prennent avec cette histoire de glissement de terrain, vivent les affres d?un dilemme. Aux bureaux de la Cnep-banque, installés dans les tours de la cité Boussouf, les nombreux clients venus s'acquitter des formalités administratives après avoir choisi d?acheter des logements sur les autres sites, ne ratent jamais une occasion pour lancer des avertissements : «Attention n'achetez pas à Boussouf, c'est trop risqué, le glissement y est trop important.» Il est, en effet, de notoriété publique que le terrain de Boussouf est glissant, voire inconstructible, mais tout le monde peut constater également que le quartier est devenu l'une des plus importantes, sinon la plus importante Zone d'habitation urbaine nouvelle (Zhun) de Constantine depuis l'indépendance. L'Etat et le privé y ont construit à grande échelle avant comme après son classement comme zone sujette aux glissements. Interrogé sur cette question, M. Abada, chef de projet de la Cnep-Immo, maître de l'ouvrage et de l'?uvre, se veut rassurant : «Je fais confiance aux ingénieurs algériens qui ont fait les études nécessaires, à l'issue desquelles les permis de construire et les certificats de conformité nous ont été délivrés.» Comment, dans ce cas, expliquer les fissures visibles sur les points de dilatation d'un certain nombre de bâtiments Cnep du site Boussouf, est la question qui revient le plus souvent, tant chez les connaisseurs que chez les profanes. Là aussi, les explications de M. Abada et des membres du service technique de la Cnep.Immo se veulent nuancées. Selon eux, «le fait que ces défauts apparaissent sur quelques blocs ne condamnent pas pour autant tout le parc construit sur ce site».