Résumé de la 1re partie Philippe, 17 ans, est venu faire les moissons au Texas. Il travaillait dans un silo gigantesque quand l?explosion s?est produite. Mais c'est une man?uvre dangereuse et désespérée d'avance, car les colonnes d'air chaud secouent l'hélicoptère, I'empêchant de se tenir à une distance raisonnable. Et ce même air chaud fait flotter le filin, le soulève et le tord dans tous les sens, mais jamais à proximité des deux bras tendus de Philippe. Au bout de trois tentatives infructueuses, I'hélicoptère prend du champ. Il a failli heurter l'antenne radio au sommet de la tour, l'une des pales l'a effleurée, et le pilote a senti l'appareil à la limite du décrochage. Continuer serait de la folie. En voyant s'éloigner l'appareil, Philippe se croit abandonné, et la foule, qui s'est amassée au sol, hurle d'effroi, car il a passé une jambe par la fenêtre, et tout son buste est à l'extérieur, comme s'il allait sauter. Il doit déjà être brûlé, car si les flammes ne l'ont pas encore atteint la chaleur est suffisante pour entamer la peau et brûler les poumons. D'en bas, le capitaine des pompiers lui hurle des conseils dans son mégaphone. Il le supplie de ne pas sauter. L'hélicoptère va revenir, on le lui promet. Philippe passe l'autre jambe par la fenêtre et se tient des deux mains au-dessus de sa tête. Ainsi, il n'a que le dos qui souffre de l'épouvantable chaleur. La foule comprend qu'il ne peut plus rester à l'intérieur. Et il s'accroche à la fenêtre comme un singe à son perchoir, c'est que la peau de ses jambes et de ses bras, celle de son visage et de son torse, sont déjà rouges. Même l'air brûlant du dehors doit être plus supportable que la fournaise qui monte vers lui. ll y a déjà un quart d'heure qu'il tient le coup sur sa fenêtre. Quand un hélicoptère de l'armée arrive enfin. C'est un énorme appareil à double rotor, avec deux hommes d'équipage, dont l'un est muni d'un porte-voix électronique. Le navigateur se met à rassurer immédiatement Philippe et lui explique qu'ils vont lancer un nouveau grappin. Mais le même scénario recommence, et l'appareil a beau être solide, il est secoué comme un oiseau dans la tempête, par les remous d'air chaud. Le filin d'acier vole au-dessous de lui, sans jamais se balancer suffisamment pour atteindre la fenêtre. S'il n'y avait pas au-dessus de la tour cette maudite antenne de radio haute de 6 mètres qui empêche l'appareil de se mettre à la verticale Philippe serait sauvé depuis longtemps. Le pilote de l'hélicoptère rend compte par radio de l'inutilité de sa mission en précisant que tant que l?antenne sera là, ils ne pourront pas approcher. Alors un fou décolle de l'aéroport voisin. C'est le pilote du premier hélicoptère. Cette fois il a pris les commandes d'un vieux biplan, destiné à la pulvérisation des insecticides. ll a attaché un filin d'acier et un énorme grappin à son avion. ll connaît exactement le problème puisqu'il en vient. Et il fonce, comme un bolide, sur l'antenne radio, à 180 à l'heure. De deux choses l'une, ou le grappin arrache cette maudite antenne, ou l'avion décroche. Agrippé à sa fenêtre, Philippe lève la tête pour voir ce fou volant raser littéralement le sommet du silo, dans un vrombissement terrible. La foule hurle en bas, mais l'avion remonte ; le fou a gagné, il a arraché l'antenne radio. ll avait une chance sur deux. La voie est libre. Philippe crie des choses incompréhensibles pour ceux d'en bas. ll doit être à bout de force. ll rentre à nouveau son corps à demi à l'intérieur, et l'on ne voit plus que sa tête et ses deux bras pendre au dehors. L'hélicoptère de l'armée fait alors une nouvelle tentative mais le filin, pourtant lancé à la verticale cette fois, ne veut toujours pas rester en place. (à suivre...)