Résumé de la 2e partie L?appareil a beau être solide, il est secoué très fortement. Philippe, a bout de force, tente d?agripper le filin de l?hélicoptère. L'air chaud le maintient comme une plume à 2 mètres à peine des bras tendus de Philippe. La situation devient épouvantable. Il y a plus de 60 minutes que ce sauvetage insensé n'aboutit pas. Et chacun se demande si Philippe ne va pas sauter de désespoir, sur le béton, ou brûler vif. Tout à coup, un homme a une idée. ll est là dans la foule, il regarde comme tout le monde depuis un moment et l'idée lui vient comme une inspiration subite. Cet homme est électricien. ll est poseur de ligne à haute tension. ll a son matériel dans sa voiture, sur le terrain, et il expose son idée au chef de l?équipe de secours : c'est le deuxième fou de la journée, c'est la deuxième idée foIle, mais c'est peut-être la seule solution, et la dernière. L'homme a décidé de s'accrocher au filin de l'hélicoptère pour faire poids. De se balancer jusqu'à la fenêtre, d'attraper Philippe dans ses bras au passage, et ensuite de se laisser déposer au sol un peu plus loin. Pour cette idée foIle, il a décidé de mettre sa ceinture de sécurité, celle qui sert à tous les ouvriers de haute tension, pour grimper aux pylônes. ll sera attaché au filin de l'hélicoptère par cette ceinture, et il aura donc les bras libres. L'hélicoptère se pose, et l'homme, Mitchel Dimonds, père de famille de quarante-cinq ans, monte à bord avec sa ceinture et son courage. En haut, à sa fenêtre, Philippe ne bouge plus, ses deux bras pendent, et sa tête aussi, comme s'il était mort. L'hélicoptère reprend sa position verticale, Mitchel largue d'abord son filin, puis il se met à descendre lentement après, comme sur une corde lisse. Cela prend bien 5 minutes, avant qu'il n?arrive enfin au niveau de la fenêtre. Son poids maintient le filin, il avait raison. ll ne lui reste plus qu'à se balancer dans l'air brûlant qui jaillit de la fenêtre, un mètre ou deux devant lui. ll se balance, une fois, mais frappe des pieds contre le mur un peu trop haut, et l'homme, qui guide la man?uvre de l'hélicoptère, hurle au pilote de rectifier la position. Mitchel attend, pendu comme un poisson. Sa peau commence à rougir. lI se balance à nouveau, bras tendus et cette fois, d'un élan formidable, s'accroche à Philippe qui n'a même plus la force de réagir. Au balancement final, Philippe est dans les bras de Mitchel, qui le tient de partout à la fois. Il a planté ses dents dans le tee-shirt, il serre ses jambes autour de celles de Philippe. C'est un paquet humain que soulève l'hélicoptère et qui, brutalement, fait une chute verticale de 3 mètres. Un courant d'air chaud a fait dévier l'appareil, le filin a pris du mou, mais Mitchel n'a pas lâché. ll a senti la secousse terrible dans ses reins, quand le filin s'est tendu et que la ceinture de cuir a résisté. Mais il n'a pas lâché Philippe. On les a remontés tous les deux par le treuil de l'hélicoptère. En arrivant à l'intérieur de l'appareil, Mitchel a encore eu une idée, il a dit : «Ne le posez pas par terre, mettez-le sur moi, la peau de ses membres est collée à la mienne, il est brûlé, il ne faut pas le bouger davantage.» Et c'est ainsi que l'on a transporté le jeune Philippe à l'hôpital, couché sur son matelas humain, peau brûlée contre peau. ll a faIlu le «décoller» de son sauveteur. ll a failli en mourir à dix-sept ans, il s'en faIlait de peu, d'une minute peut-être. ll a mis du temps, mais il a refait sa peau. Les deux fous volants avaient risqué la leur pour cela. C'était la moindre des choses.