Choc Les secousses subséquentes replongent les Algériens dans la terreur et la panique. Des scènes qui attestent que la prise en charge psychologique des sinistrés n?a pas été aussi efficace et effective. Dimanche 5 décembre 2004. 9h 31. Une réplique d?une magnitude 4,7 sur l'échelle de Richter est enregistrée. L?épicentre est localisé à 2 km au nord-ouest de Zemmouri, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Boumerdès. Un bilan lourd : 46 blessés. Saisis de panique, les citoyens perdent le contrôle et courent dans tous les sens, laissant tout derrière eux, tentant de fuir la mort. Des scènes d?hystérie et des images de bousculade s?ensuivent dans plusieurs communes. Le cauchemar recommence ! Nul n?a oublié le drame du 21 mai 2003, les blessures semblent encore ouvertes. En fait, elles n?ont jamais été cicatrisées ! La secousse a été fortement ressentie par la population algéroise. «Mes élèves pleuraient, ils criaient et voulaient quitter la classe. J'ai eu beaucoup de mal à les calmer et à les retenir», témoigne une institutrice d?une école primaire de la banlieue d?Alger. «C?était terrible ! Sans me contrôler, je suis sortie de la classe, je ne voulais plus y revenir. J?ai toujours peur et je garde les mêmes réflexes ! Je n?y peux rien», confie Karima, une jeune lycéenne. Mercredi. 1er décembre 2004. 18h 42. Une réplique de 5,7 sur l'échelle de Richter secoue la région de Boumerdès. Bilan : une centaine de blessés légers. La réplique est ressentie dans plusieurs régions : Alger, Tizi Ouzou, Blida, Médéa et Tipasa. Pris de panique, une centaine de citoyens se sont évanouis. Effrayés, ils n?ont même pas eu le temps de se sauver. D?autres, nombreux, affolés, se sont blessés en sautant des fenêtres de leur appartement ou en tombant dans les escaliers. Bousculades devant les portes, des cris, des pleurs et des larmes. L?affolement a été accentué par la coupure de courant qui a touché toute la région de Boumerdès ainsi que des villes de la wilaya d'Alger et les a plongées dans le noir. Ce sont les mêmes signes, les mêmes étapes qui se répètent. Les sinistrés résidant dans les chalets sont sortis. La plupart ont passé la nuit à la belle étoile, craignant une autre calamité. La stratégie de prise en charge psychologique mise en place a démontré ses lacunes et ses limites. Dès qu?il y a une secousse, on cherche à fuir, tout le monde a peur. Personne n?est rassuré ! Ce qui n?est pas normal dans un pays à risque sismique.