Concertation Le nouveau chef de l'OLP Mahmoud Abbas a rencontré, hier soir, à Damas, les dirigeants du Hamas, du Jihad islamique et du FPLP-Commandement général (FPLP-CG). La délégation du Hamas était conduite par le chef de son bureau politique, Khaled Mechaal, et comprenait trois autres membres de cette instance, a déclaré un responsable de l'information du mouvement islamiste, Abdel Rahim Bakr. Le dirigeant du Jihad islamique, Ramadan Challah, a, pour sa part, confirmé avoir rencontré le chef de l'Organisation de libération de la Palestine, candidat du Fatah à l'élection présidentielle du 9 janvier pour succéder à Yasser Arafat. Le chef du FPLP-CG, Ahmad Jibril, a indiqué, de son côté, avant son entrevue avec Abbas, qu'il allait discuter avec lui des nouvelles orientations de la centrale palestinienne. Il était accompagné de son numéro deux, Talal Nagi. Ces rencontres ont eu lieu en dépit du fait que Abbas avait annoncé, quelques heures plus tôt, à la presse, que «le dialogue palestinien a commencé à l'intérieur (des territoires palestiniens) et se poursuivra à l'intérieur», semblant ainsi exclure toute rencontre avec les mouvements d'opposition dans la capitale syrienne. Abbas avait entamé, la semaine dernière, à Gaza, un dialogue avec les mouvements radicaux palestiniens, dont le Hamas. Un porte-parole du Jihad islamique, qui accompagnait Challah, a affirmé que le dialogue avec Abbas allait se poursuivre. Nagi a indiqué, quant à lui, que ce n'est pas la première fois que son organisation discutait avec Abbas, en se référant à des pourparlers qui ont eu lieu au Caire en 2003. Il notera : «Nous avions manifesté ces quatre dernières années notre appui à feu Yasser Arafat, car il avait refusé de renoncer à l'édification d'un état palestinien indépendant avec Jérusalem comme capitale et au droit au retour des réfugiés.» Les responsables des groupes palestiniens opposés au processus de paix et classés par les Américains comme «organisations terroristes», le Hamas, le Jihad islamique, le FPLP d'Ahmad Saadat et le FPLP-CG, s'étaient faits très discrets ces derniers mois à Damas. Ces quatre organisations faisaient partie d'un regroupement de dix formations basées à Damas, baptisée «l'Alliance des forces palestiniennes», opposée à Yasser Arafat qui avait signé les accords de paix d'Oslo en 1993. La Syrie avait, elle aussi, été farouchement hostile aux accords d'Oslo. Hier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk al-Chareh, s'est entretenu avec Mahmoud Abbas et à l?issue de cette rencontre, il a espéré que «le dialogue interpalestinien aboutirait, car il répond aux intérêts patriotiques du peuple palestinien».