Ressourcement Le musée national du Moudjahid a projeté le dernier épisode de la série «Les Témoins de la mémoire», à l'occasion de la visite de descendants de déportés en Nouvelle-Calédonie. Intitulé Racines : 130 ans après, cet épisode de la série «Les Témoins de la mémoire», réalisée par Saïd Eulmi et produite par Fatiha Belhadj raconte l'attachement des descendants de déportés algériens à leur pays d'origine. Ce dernier épisode a montré «le lien viscéral», le besoin de cette communauté de sentir la culture algérienne et surtout «la nécessité d'avoir cette référence à la terre des ancêtres dans sa quête identitaire». Les descendants de déportés algériens ont affirmé «se sentir orphelins de leurs racines avec la disparition des vieux» car, ont-ils souligné, «c'est un pan de l'histoire qui part» à chaque disparition d'un des leurs. Cet épisode révèle que les descendants de déportés algériens se sont constitués en association pour pouvoir préserver leur identité. Ainsi, ils ont pu, grâce à leur association, obtenir une parcelle de terrain pour en faire un cimetière, devenu un «lieu de pèlerinage, de ressourcement et de reconnaissance». L'autre signe fort de leur appartenance est incontestablement le palmier dattier planté à l'entrée du cimetière telle une sentinelle majestueuse pour veiller sur le lieu où reposent leurs ancêtres. Pour eux, ce palmier représente l'Algérie et leur existence. L'épisode révèle également que chaque descendant a une histoire avec le cheval, une véritable passion qu'ils ont réussi à transmettre à leurs enfants. Toutefois, ils se considèrent «amputés» en raison de l'absence de la langue arabe. Ils affirment que la langue arabe leur manque pour se sentir Algérien à part entière. Le dernier épisode de la série «Les Témoins de la mémoire» a établi que même si la Nouvelle Calédonie est un rêve pour certains, pour les descendants de déportés ce paradis est vidé de sa substance. «Il est important de se servir de l'histoire pour construire un avenir meilleur», a affirmé Tayeb Aifa, descendant de déporté lors du débat qui a suivi la projection de cet épisode, soulignant que ce film documentaire «a réveillé» chez lui un «sentiment communautaire». Christophe Sand, un autre descendant de déporté, a affirmé que «la recherche d'identité est innée» pour expliquer son besoin de connaître ses racines. Abdelkader Boufenache, quant à lui, a exprimé son souhait de voir ses enfants venir en Algérie pour préserver leur culture algérienne. Pour sa part, Mme Messaâdi a affirmé qu' «il y a eu une réconciliation en Algérie, il y aura une réconciliation entre l'Algérie et ses enfants».