Critiques Le roi de Jordanie, Abdallah II, et le président irakien, Ghazi Al-Yaouar, ont mis en garde contre l?avènement d?un gouvernement pro-iranien. Tous deux ont accusé l'Iran de s'ingérer dans les affaires irakiennes pour influencer l'issue des élections prévues fin janvier, dans des interviews séparées publiées ce matin par le Washington Post. «L'Iran a tout intérêt à voir s'instaurer une république islamique en Irak (...) et en conséquence l'engagement des Iraniens vise à obtenir un gouvernement qui soit pro-iranien», a expliqué le roi de Jordanie. Selon lui, les autorités iraniennes financent de nombreuses activités caritatives en Irak pour améliorer l'image de leur pays et ont encouragé plus d'un million d'Iraniens à traverser la frontière irakienne dans l'objectif de les faire voter aux élections générales prévues le 30 janvier. «Je suis sûr qu'il y a beaucoup de monde, beaucoup d'Iraniens là bas qui seront utilisés lors du vote pour influencer le résultat» des élections, a déclaré le monarque. Il a aussi mis en garde contre l'avènement en Irak d'un gouvernement pro-iranien qui favoriserait la création d'un «croissant» régional sous influence chiite regroupant l'Iran, l'Irak, la Syrie et le Liban. L'équilibre traditionnel entre chiites et sunnites en serait affecté, ce qui se traduirait «par de nouveaux problèmes qui ne seraient pas limités aux frontières de l'Irak». S'adressant également au Washington Post, le président irakien a émis des accusations du même ordre à l'encontre de l'Iran. «La situation prouve, sans que le moindre doute ne soit permis, que l'Iran interfère de manière évidente dans nos affaires», a dit M. Al-Yaouar, en affirmant que Téhéran déversait «beaucoup d'argent» à l'approche du scrutin irakien et menait «beaucoup d'activités de renseignement (...) en particulier dans le sud-est de l'Irak». Le roi de Jordanie et le président irakien viennent d'effectuer une visite aux Etats-Unis, où ils ont rencontré, en début de semaine, le président George W. Bush.