La schizophrénie est une affection de l?adulte jeune. Elle peut revêtir plusieurs formes, mais le plus important, c?est de la diagnostiquer précocement afin d?éviter une progression évaluée comme étant grave selon les psychiatres. Typiques ou non, les tableaux qu?elle peut revêtir sont polymorphes, pas toujours associés, mais la présence de l?un ou de l?autre évalue la maladie, la classant de la schizophrénie la moins grave à celle qui a le pronostic le plus redoutable. Ce qui caractérise la maladie avant tout, c?est le délire : tout un discours de charabia discontinu, incohérent et chaotique. Les thèmes du délire sont multiples : grandeur (le malade prétend connaître des personnalités importantes, et être plus important qu?autrui), mysticisme, sorcellerie, très religieux ou athée), persécution, hallucinations (auditives : voix entendues ; visuelles : personnes ou formes humaines présentes ; tactiles : attouchements sexuels, caresses, piqûres ; olfactives ou gustatives). Le délire peut être bien structuré (délire paranoïde par exemple) ou non (le malade passe dans son discours du coq à l?âne). La catatonie est rarement retrouvée ; c?est une attitude negativiste du malade qui refuse de serrer la main quand-on la lui tend, qui nous tourne le dos, et qui garde une position immobile. Les troubles de l?intellect sont fréquents (d?où la baisse du rendement scolaire), troubles du contenu de la pensée, perte des associations des idées (phrases inachevées, extinction progressive de la parole, raisonnement partiellement ou totalement perdu?). L?affectivité est également touchée : indifférence affective ou ambivalence (aime et déteste une même personne en même temps). Le malade peut aussi développer des tics. Tous ces symptômes sont à l?origine d?une classification qui permet d?établir un pronostic en fonction de leur gravité. Les formes paranoïdes sont fréquentes : hallucinations et paranoïa sont décrits, mais le malade, dans son ensemble, reste inchangé. La schizophrénie hébéphrénique reste la forme la plus grave ; elle commence tôt (15-16 ans). Les pertes intellectuelles sont très importantes (incohérence), la progression est très rapide et l?hospitalisation est très souvent requise. Les causes d?une schizophrénie ne sont pas bien décelées, mais les recherches, qui se tournent de plus en plus vers le domaine de la psychiatrie, semblent incriminer le facteur génétique qui joue un rôle très important. Aussi, l?enfant d?un schizophrène a un risque d?un sur sept de l?être lui aussi. Le pronostic, quant à lui, n?est pas très favorable. Sans traitement, l?évaluation sera continue, menant à une personnalité complètement détruite en l?espace de quelques années. Sous traitement, l?évolution est favorable dans 50 % des cas. La guérison totale est estimée à 25 %, ainsi que les échecs thérapeutiques. Les remissions et les rechutes sont fréquentes, d?où un suivi psychiatrique assidu afin d?éviter ces malaises sociaux qu?éprouvent, et le malade, et son entourage, qui devra être d?une grande importance quant au traitement que doit suivre le patient, car les psychothérapies sont encore peu réalisées dans notre pays.