«Quand j?ai vu le va-et-vient des femmes devant notre maison, j?ai tout de suite compris qu?il s?agissait d?une moussiba.» En ce lundi 13 décembre, l?intuition de Laâmouri, 42 ans, marié depuis 1986 et chômeur depuis la disparition de Cosider, lui disait bien que dans ce bloc I 4/10 du populeux quartier de Bourouba, la douleur était au rendez-vous. Trois petits viennent de disparaître sans donner le moindre signe de vie. 24 heures après, ils sont retrouvés morts dans un présentoir frigorifique en panne laissé à l?abandon par un commerçant, dans un grand terrain vague à quelque 500 m du domicile des familles Rahmouni et Ammam. Ces familles qui ne croyaient peut-être jamais avoir un si cruel rendez-vous avec la mort. Wissam 5 ans, M?barka 4 ans, fille de Laâmouri, et Abdelfetah, 4 ans, avaient disparu la veille, vers 12h 45. Ils venaient tout juste de quitter l?école coranique de la grande mosquée de Bourouba. «Leur mère leur a donné un bout de pain et leur dit que s?ils voulaient jouer avec Wissam, ils devaient le faire uniquement dans la cour d?en face», racontait, hier, une femme âgée de la famille Rahmouni, en larmes, mais suffisamment courageuse pour consoler la mère de M?barka, qui ne se lève que pour s?évanouir. Une, deux, trois fois?