Bab El-Oued Tahar court vers la cuisine. Sans crier gare, il se saisit d?un couteau de cuisine et tue son frère sous le regard horrifié de la famille. Dans la matinée de ce dimanche 4 octobre 2003, en plein ramadan, une famille respectable et sans histoires va faire l?événement malgré elle. Cela se passe dans la quartier de Bab el-Oued. Au centre du drame, un homme de 35 ans que nous appellerons Tahar pour préserver l?intimité de cette famille. Le conflit entre son épouse et celle de son frère, selon certains membres de leur entourage, aurait été le catalyseur de la tragédie. Tahar, marié depuis une dizaine d?années est père de trois enfants. Il vivait en parfaite harmonie avec sa famille et s?entendait fort bien avec son frère. Une entente sans nuages qui ne présageait nullement du malheur qui allait survenir. Tout a commencé après le mariage du frère cadet dont l?épouse devait cohabiter avec sa belle-s?ur, son aînée de plusieurs années. Quelques mois plus tard, des frictions commencent à ponctuer la vie quotidienne des deux belles-s?urs. Elles ne cachent plus leur ranc?ur ni leurs querelles à n?en plus finir qu?elles étouffent difficilement aussitôt leurs maris rentrés au domicile. Mais la haine qu?elles se vouent mutuellement ne peut plus être dissimulée. Bientôt les scènes deviennent une source de grand désespoir pour le reste de la famille. Auparavant indifférents à ces prises de bec de leurs épouses, les deux frères finissent par s?en mêler. Leur colère attisée par les «belligérantes», les deux hommes autrefois unis par les liens du sang sont devenus des étrangers l?un pour l'autre. Ce jour fatidique, nouvel accrochage entre les épouses, les maris s?en mêlent. Un mot déplacé par-ci, un autre par-là et soudain, Tahar court vers la cuisine, sans crier gare, il se saisit d?un couteau et poignarde son frère Brahim, sous le regard horrifié de la famille. Gravement atteint, Brahim titube avant de s?affaler parterre. Comme réveillé de sa torpeur, Tahar regarde autour de lui étonné. Il voit son frère gisant sur le carrelage raide mort. Celui-ci ne réagit plus, l?agresseur, brusquement dégrisé, se rend compte de l?énormité de son acte, il sort vite de la maison et se met à courir. Un moment après les éléments de la police judiciaire sont là, alertés par les voisins. Brahim est tombé victime de la bêtise humaine et de la haine. Tahar sera arrêté et traduit devant la justice. Son procès s?est déroulé le 11 décembre 2004, au tribunal d?Alger, l?accusé est condamné à 16 ans de réclusion criminelle. Leurs parents, déjà âgés, sont abattus par le drame qui vient de les frapper.