Evocation Les enregistrements de M?hamed El-Kourd procurent, jusqu'à aujourd?hui, joie et plaisir chez les adeptes du malouf. Cheikh M?hamed El-Kourd, une des figures emblématiques de l?histoire du malouf, décédé le 25 décembre 1951 à l?âge de 86 ans, à Annaba, a été tout récemment honoré à titre posthume par sa ville natale. Cet hommage, qui intervient après tant d?années d?oubli, constitue néanmoins une reconnaissance légitime pour cet artiste exceptionnel. De son vrai nom Mohamed Benamara, cheikh M?hamed El-Kourd à qui feu Hassan Derdour, illustre historien et homme de culture et de sciences, a consacré un livre édité à titre posthume en 2001 et 2003, «aura marqué de ses empreintes l?évolution du malouf». Il fut le premier musicien et chanteur «maloufdji» à introduire le piano dans ce genre très prisé dans la ville de la jujube. Cet artiste aux «doigts d?or» a enregistré à partir de 1934 jusqu'à 45 disques qui procurent, de nos jours encore, joie et plaisir, mais aussi détente et relaxation chez les adeptes et passionnés de malouf. Les gens de sa génération garderont en mémoire pour toujours et avec émotion les fêtes familiales qu?il a animées avec son orchestre où figuraient de talentueux musiciens tels Abdelaziz Mimouni et Mohamed Benani. Cheikh M?hamed El-Kourd avait pour disciples les maîtres incontestés du malouf, entres autres Mohamed Belkhamer, Mohamed Beloucif et Mohamed Fidjioui. Le festival du malouf Hassen-El-Annabi, organisé, annuellement, par la commune de Annaba, représente un espace privilégié pour les «maloufdjis» avides de connaître les noms illustres de la musique andalouse annabie et leur contribution à la valorisation de ce genre de musique. Cheikh M?hamed El-Kourd est de ceux-là, lui qui participa, en compagnie de cheikh Larbi Bensari, au premier congrès de la musique classique tenu au Caire en 1932. 53 ans après sa mort, cet artiste garde, aujourd?hui encore, son aura d'antan et aussi une audience que lui envient des chanteurs d?autres genres actuellement en vogue. Ses disques continuent à apporter du plaisir aussi bien dans les foyers que dans les lieux publics, tels les cafés et partout où mélomanes et oreilles musicales existent.