Cheïkh Abdelhamid Khemmar, une des figures du malouf annabi, a été honoré mercredi dernier au palais des arts et de la culture Mohamed Boudiaf, lors d'une soirée artistique riche en couleur, au grand bonheur des mélomanes, car ce genre musical est toujours en vogue dans la ville du jujube, malgré les influences manifestes du raï, des chansons orientales, du chaâbi et du rap. Cet hommage consacre un parcours professionnel éloquent de cet artiste, qui a appris les ABC de la musique andalouse par son père Ahcène Khemmar, surnommé H'Sen Guelbi, qui a formé des « maloujis », qui excellent aujourd'hui dans ce genre musical, à l'instar de Hamdi Benani. Cheikh Abdelhamid Khemmar, qui s'est vu décerner la médaille du mérite culturel de la wilaya, en signe de reconnaissance à ses œuvres artistiques, est aujourd'hui âgé de 79 ans. Il a créé en 1962 la troupe Elf Leila Oua Leila, qui sillonnera le pays d'est en ouest et du nord au sud, et ce jusqu'à 1968. Ses chansons Barrani Gharrib Reita El Youm et « Baba Ben Mansour », qu'il avait enregistrées dans diverses maisons d'édition, continuent d'être appréciées par les fans du malouf. Ce cheïkh a côtoyé plusieurs noms, qui ont écrit en lettres d'or l'histoire de ce genre musical, à savoir cheïkh M'hamed El Kourd, mélomane d'origine andalouse, né à Annaba en 1885 et décédé en 1950, cheïkh Mostefa Triki, Abdelhamid Chaker et Hassan El Annabi. La soirée artistique, organisée en son honneur, a été animée par les chefs de file du malouf à Annaba. Ils s'appellent Hamdi Benani, Layachi Dib, Allaoua Boughamza et Boualem Boutefnouchet, auxquels s'était jointe la troupe Maya. Une soirée qui a fait sotir le palais des arts et de la culture de sa torpeur hivernale. Les artistes El Hadj Ghaffour, El Hadj Mohamed Tahar Fergani, Hamdi Benani et tant d'autres, avaient été honorés par la wilaya, et se sont vu attribuer la médaille du mérite culturel.