Santé Les accidents de la circulation engendrent annuellement 3 500 handicapés à vie, soit 30 % du nombre total des blessés. Les statistiques du ministère de la Santé sont plus qu?alarmantes. Un véritable génocide se produit quotidiennement sur nos routes pour allonger indéfiniment la liste des morts, mais aussi des handicapés. Sur les 118 accidents se produisant quotidiennement sur les routes algériennes,12 personnes trouvent la mort et 175 s?inscrivent sur la liste des blessés dont 10 seront handicapés moteurs à 100 %. Une situation qui exige des solutions urgentes à même d'enrayer le phénomène. Dans ce contexte, le coordinateur des activités paramédicales à l'hôpital de Ben Aknoun, Fatah Belkadi, a souligné que «parmi 3 342 cas de fractures reçus au service des urgences de l'hôpital au cours du mois de novembre dernier,1 500 sont dus à des accidents de la circulation». M. Belkadi a ajouté que les blessés reçus au niveau de l'hôpital souffrent de «fractures en divers endroits du corps, et de section de la moelle épinière qui engendrent une paralysie totale ou partielle» et ce, outre «les traumatismes cérébraux». Sur six personnes reçues quotidiennement par l'hôpital, à la suite des accidents de la circulation «deux subissent un handicap total et un troisième souffre d'un traumatisme cérébral», explique le même responsable. La gravité des blessures nécessite généralement une hospitalisation d'une vingtaine de jours, soit pour recevoir des soins, soit pour subir une intervention chirurgicale. L'implantation d'une broche au niveau de la colonne vertébrale coûte entre 5 et 12 millions de centimes. Le coût de la broche utilisée pour fixer un os fracturé est de 7 000 à 10 000 DA. La prise en charge des victimes des accidents de la circulation coûte à l'Etat «65 milliards de dinars par an, soit 1,5 à 02 % du PNB». Sur un autre registre, les victimes des accidents de la route ne souffrent pas seulement de douleurs physiques, mais aussi «du sentiment de frustration et de désespoir dû généralement au refus des blessés d'accepter leur handicap qui change souvent le cours de leur vie», a déploré M. Belkadi. Ces cas nécessitent, selon le même responsable, l'intervention des psychologues pour «préparer les blessés à accepter leur handicap et les aider à retrouver le goût à la vie».