Action L?Association des stomisés d?Algérie (ASA), domiciliée à la clinique Mohamed-Boudiaf de Tizi Ouzou, ne cesse d?activer, depuis sa création en 1988, malgré ses faibles moyens. Mettre à la disposition des stomisés l?appareillage nécessaire, former des stomathérapeutes afin de préparer les malades à l?intervention chirurgicale, promouvoir la qualité des soins, tels sont les objectifs statutaires fondamentaux de l?ASA, membre de l?International Ostomy Association (IOA) et de l?European Ostomy Association (EOA). Outre cela, la clinique de cette association, à but humanitaire, dispense des prestations consistant en des soins post-opératoires très spécifiques, des contrôles post-opératoires, ainsi que la réinsertion des stomisés durement éprouvés par la maladie. Pour toutes ces activités, cette clinique dispose d?un médecin bénévole spécialiste en gastro-entérologie, d?un médecin généraliste et d?un stomathérapeute. Les moyens de l?ASA proviennent essentiellement des dons de particuliers nationaux, de sociétés étrangères versées dans la fabrication de poches stomiques, ainsi que des deux associations internationales d?affiliation, a indiqué le président de cette association, M. Rezgui. Celui-ci relève que l'ASA n?a bénéficié, «d?aucune subvention publique malgré son caractère national et d?intérêt général». Conséquence de plusieurs maladies, dont notamment le cancer digestif et de la vessie, la stomie peut être définie comme une situation rendant obligatoire la déviation du transit intestinal ou urinaire, contraignant le malade à porter, à vie, une poche fixée à son corps, qui doit être changée quotidiennement, pour le recueil des selles ou de l?urine. Plus d?un millier de malades ont adhéré à cette association, qui a perdu environ 400 membres depuis sa création, décédés à la suite de la maladie, selon M. Rezgui qui estime le nombre total de stomisés, au niveau national, à plus de 25 000. Outre les douleurs somatiques endurées, les stomisés sont également confrontés, selon la même source, à une souffrance psychologique, générée par les préjugés affectant cette pathologie considérée comme «une maladie de la honte qu?il faudra constamment cacher». Mais les séances de stomathérapie permettent facilement de briser ce «tabou», à la différence, relève-t-on, des contraintes matérielles revêtant un caractère persistant, au vu de l?itérative pénurie frappant la poche stomique, produit d?importation proposé à un prix variant entre 200 et 250 DA l?unité, sachant que le malade se doit de débourser pour l?achat de ce produit une moyenne de 8 000 DA par mois, souligne-t-on à l?ASA.