Activité L'Association de stomisés d'Algérie (ASA), créée en 1988, déploie des efforts soutenus pour combler le vide en matière de prise en charge de ces malades chroniques. Située à la rue Kasri-Amar de Tizi Ouzou, en face de la cité administrative, l'ASA est membre de l'International Ostomy Association et de l'European Ostomy Association. Elle compte actuellement quelque 600 adhérents des différentes wilayas du pays, pour un total d'environ 30 000 stomisés à l'échelle nationale. Une année après sa création, cette association s'est dotée d'un centre national de thérapie et de réadaptation pour stomisés, baptisé clinique Mohamed-Boudiaf, d'une capacité d'accueil de 22 lits. Selon le président de l'ASA, cette clinique a pour missions statutaires de prodiguer aux malades des soins postopératoires et diagnostics, des contrôles postopératoires, la réinsertion morale des malades opérés, ainsi que la préparation psychologique des futurs stomisés à une intervention clinique pour «les adapter au port de la poche d'excrétion et à accepter la chose». Au chapitre des contraintes que rencontrent les stomisés, Rachid Rezgui fait part de la «résurgence récurrente» du problème des poches normatives, adaptées au recueil des excrétions des malades, en déplorant le fait que «nous n'avons jamais été écoutés ou consultés, en tant que partenaire social, pour l'acquisition de ces poches. Une question qui reste l'apanage exclusif d'importateurs affairistes». Les poches commercialisées par l'Office national des appareillages et accessoires pour personnes handicapées (Onaaph) sont, estime la même source, de petite dimension contraignant les adultes stomisés à utiliser deux poches par jour, au prix moyen de 300 DA l'unité, tarif hors de portée de la plupart des stomisés qui sont des chômeurs, des retraités et autres smicards. Pour le président de l'Association de stomisés d'Algérie, les poches clampées et au volume adéquat sont plus indiquées pour l'usage, de par les avantages qu'elles présentent en matière d'hygiène et d'économie (possibilité de leur réutilisation après vidange). Après une pénurie chronique de plus de 4 mois, le produit a fait sa réapparition actuellement sur les étals de l'Onaaph, mais à un prix exorbitant, excédant de loin, selon la même source, le prix fixé par la convention du tiers-payant Onaaph-Cnas, obligeant les utilisateurs assurés à débourser mensuellement un complément différentiel de 2 143 DA.