Tlemcen Hadjer ne laisse personne indifférent de par la grâce qu?elle dégage. C?est un détail qui fera de son fiancé un odieux assassin? L?assassin s?emporte : ? «Monsieur le président, est-il normal qu?un homme persécute une jeune femme fiancée depuis trois ans ? ? C?est nous qui posons les questions, accusé ! ? Je n?aurais jamais commis ce crime si la victime ne m?avait pas provoqué? Je ne suis pas un assassin ! ? Vous avez pourtant tué un homme et de quelle manière ! Quarante coups de couteau, ce n?est pas rien ! ? Il me provoquait sans cesse et m?humiliait. Au moment des faits, je ne me rendais pas compte de ce que je faisais? ? Vous étiez ivre ? Drogué ? ? Non ! J?étais conscient ! La vengeance et la ranc?ur ont eu raison de moi. Tout ce que je vous demande, c?est de me pardonner? C?étais plus fort que moi? ? Un crime est un crime ! ? J?ai tué par amour ! J?aime Hadjer et je ne supportais plus de la voir s?afficher avec un autre?» L?accusé, en l?occurrence, Saïd D., 30 ans, est un jeune homme au teint mat et à l?allure abattue. On l?imagine mal commettre un crime d?une rare violence, surtout lorsqu?on l?écoute faire de longs discours au sujet de l?amour qu?il voue à sa jeune fiancée Hadjer. «Je l?ai tué par amour pour elle», ne cesse-t-il de répéter tout au long du procès? On ne peut alors s?empêcher de se poser cette question : «Mais grand Dieu, comment un jeune homme capable de sentiments aussi forts et aussi nobles, peut-il avoir eu le courage de frapper quelqu?un en lui assénant quarante coups de couteau ?» Il incrimine la ranc?ur, la colère et la vengeance. «Sont-ce là des sentiments qui peuvent mener droit à une telle horreur ?» Les témoins se succèdent à la barre et le premier est le père de la victime qui, par des paroles frappantes de douleur, émeut l?assistance : «Mon fils n?avait rien d?un persécuteur ni d?un voyou ! Je le connais ! Il n?aurait, pour rien au monde, tourné autour d?une jeune femme rangée? Il était trop bien élevé pour avoir ce genre de comportement malsain ! Je ne demande qu?une chose à l?assassin. Je voudrais qu?il me dise pourquoi mon fils est mort ? Pourquoi l?a-t-il poignardé avec autant de haine ?» L?accusé, encore plus abattu, laisse échapper un léger sanglot? (à suivre...)