Constat Mettre des barreaux aux fenêtres ou carrément quadriller son balcon est, aujourd?hui, un acte très répandu. L?époque où l?on se permettait de laisser sa petite maison au seul soin de son voisin de palier semble révolue. La méfiance a gagné les Algériens dans le climat d?insécurité qui perdure et de recrudescence des vols de domiciles souvent commis par effraction. La solidarité séculaire du voisinage qui, il n?y a pas si longtemps, dissuadait le plus téméraire des cambrioleurs n?est plus de mise. La peur et la crainte des représailles se sont installées définitivement parmi les habitants des grandes agglomérations. Se cloîtrer chez soi paraît, ainsi, la meilleure protection contre les éventuelles intrusions malencontreuses. Voilà à quoi nous sommes réduits en Algérie : au barreaudage et au blindage. Mais que l?on se détrompe. Ce phénomène n?est pas né avec le terrorisme. Il s?est peut-être généralisé au cours des dix dernières années et c?est compréhensible, mais il a toujours existé. Il remonte plus loin dans le temps, au début des années 1980. Une période caractérisée statistiquement par l?augmentation du nombre de ferronniers pour répondre à la demande croissante. C?est évidemment la conséquence d?un climat de tension au niveau des quartiers avec l?installation, de manière générale, d?un sentiment d?insécurité dans les villes, notamment celles du Nord. D?ailleurs, les gens commençaient à s?enfermer jusque dans les étages supérieurs des immeubles en quête d?une «sécurité maximale». Cependant, le fer qui envahit de plus en plus de façades n?est ni esthétique ni encore moins sécurisant si on devait tenir compte du risque d?incidents domestiques. En cas d?incendie par exemple, les issues se trouvent bloquées à cause de la dilatation du matériau, ici le fer. Pis encore, dans certains cas, les terroristes, dans leur sanglante besogne, y ont trouvé un précieux allié. Car alors que les portes et portails en fer ont rarement résisté à leurs coups de boutoir, les barreaudages aux fenêtres empêchaient toute fuite de leurs victimes prises au piège.