Choix Malgré les progrès réalisés en matière de surveillance électronique, les Algériens trouvent plus facile d?aller chercher cette protection, qui leur fait défaut, chez le ferronnier d?en face. Le prix importe peu, pourvu que le produit réponde aux normes de sécurité recherchées : solidité et esthétique sont de la sorte exigées ! Un «barreaudage» de 4 m de long conçu pour les balcons avec une issue de secours accompagnée de protection pour trois fenêtres, n?est pas cédé à moins de 4 500 DA. Encore faut-il être recommandé par des connaissances du propriétaire ! Car les prix de certains professionnels de ce commerce, devenu juteux par la force de la nébuleuse terroriste, varient selon les quartiers et la «tête du client». Rachid, jeune père de famille, habitant Beni Messous, affirme être «convaincu que les ferronniers profitent de la détresse des gens pour s?enrichir. Leurs prix sont exorbitants alors que le produit est mal fait. Les barreaux ne sont pas solides et manquent d?esthétique». Son voisin, qui vient tout juste de placer son dispositif de sécurité, en parle avec amertume : «J?ai dû me priver pendant 5 mois pour me payer ce que j?appelle une véritable taule. Seulement, il le faut bien, car nous avons peur depuis la tragédie qui a frappé les habitants de notre quartier.» Une méfiance qui tend, au demeurant, à se généraliser sur le territoire national, au risque de devenir une réelle obsession. A juste titre certainement, mais également aux dépens de notre environnement immédiat. Seulement, il paraît évident que les seuls à tirer de gros bénéfices de ces barreaux sont ces mêmes «batteurs de fer». Mourad, ferronnier depuis une vingtaine d?années, ne s?en défend pas : «Les affaires marchent bien et je reçois chaque semaine de nouvelles commandes. Outre les barreaux pour les fenêtres, il y a une forte demande de portes blindées.» «Je suis navré de parler ainsi devant la détresse des gens, mais que voulez-vous les affaires sont les affaires !», ajoute-t-il. «Il y a des personnes qui s?enrichissent de cette détresse de manière bien moins noble que la nôtre», affirme-t-il évitant de parler argent. Néanmoins, on apprendra par un autre propriétaire d?une «boutique» spécialisée en la matière, que son chiffre d?affaires a doublé ces dernières années. La question qui se pose est : va-t-il tripler lors des deux prochaines années ? Qui vivra, verra?