Incertitudes A moins de trois semaines des élections, les violences s'intensifient un peu partout en Irak malgré les déclarations «rassurantes» des responsables américains et irakiens. Dans un entretien publié ce mercredi par le journal gouvernemental égyptien Al Ahram, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a déclaré que les élections générales irakiennes, prévues le 30 janvier, ne seront pas reportées. «Elles se dérouleront avec ceux qui voudront y participer. Ceux qui les boycotteront perdront leurs voix», a déclaré le ministre irakien. Par ailleurs, le président américain George W. Bush et le Premier ministre irakien Iyad Allaoui ont discuté des mesures de sécurité à mettre en place afin d'assurer la bonne tenue du scrutin, a annoncé, mardi, le porte-parole de la Maison-Blanche. Les deux dirigeants ont discuté «des préparations pour les prochaines élections afin de s'assurer que la date du 30 janvier, fixée par la commission électorale indépendante, sera respectée», a précisé M. McClellan. Ils sont «déterminés à ce que l'élection se déroule de la meilleure façon, avec la plus forte participation possible. Et, pour cela, nous travaillons sur les questions de sécurité», a-t-il ajouté. Le porte-parole a insisté sur les appels lancés par M. Allaoui aux sunnites, dont une grande partie est tentée de boycotter les élections. Selon M. McClellan, M. Allaoui a dit aux sunnites: «Vous avez un rôle important à jouer dans l'avenir de l'Irak et le meilleur moyen est de participer à ces élections.» Il a précisé que «personne, sinon les terroristes, ne veut que les élections soient reportées». Toujours dans le domaine du renforcement de la sécurité en Irak, élément clé pour garantir la stabilité dans ce pays, le Premier ministre irakien Iyad Allaoui a annoncé que plus de 11% du budget 2005 seraient consacrés à la défense. La «situation sécuritaire reste mauvaise», a-t-il reconnu lors d'une conférence de presse à Bagdad. Il a affirmé que son gouvernement consacrerait 2,2 milliards de dollars en 2005 à l'armement des forces irakiennes et qu'il doublerait les effectifs de l'armée. Selon Allaoui, les attaques menées par la guérilla contre les infrastructures pétrolières et électriques ont coûté, au total, 10 milliards de dollars au pays. Sur le plan sécuritaire, au moins 18 personnes ont été tuées mardi en Irak et 6 policiers irakiens ont été tués par l'explosion d'une voiture piégée dans le nord de Tikrit, à 180 km au nord de Bagdad.