Le calendrier algérien comporte une période appelée nissan et qui est marquée par des pluies. Selon les régions, cette période se situe à la fin du mois de yebrir (ibrir) (première semaine du mois de mai du calendrier grégorien). chta nnissan, dit l'expression, et en kabyle, ageffur n nissan, pour dire qu'il s'agit de pluies bénéfiques. Signalons d'abord que le mot nissan n'est pas d'origine algérienne et qu?il a été emprunté au calendrier des Babyloniens qui fêtent, sous ce nom, le premier jour du printemps. En Algérie et dans le reste du Maghreb, nissan est, avant tout, synonyme de pluies. Il en tombe souvent à cette période, et les gens les attendent avec impatience, car, dit-on, fi chta nnissan, ss'ah'a wal ?afya, (dans les pluies de nissan, il y a santé et bonheur). C'est donc une habitude, qui existe encore de nos jours, de s'exposer la tête nue à ces pluies. On dit qu'elles guérissent les migraines et d'autres maladies et surtout qu'elles préviennent les maladies de l?été qui s'annonce. On y expose aussi les bêtes, notamment le bétail, qu'il faut aussi protéger contre les maladies. L'agriculture bénéficie des eaux de nissan, mais les plus expérimentés disent qu'il y a, au cours de cette période, une heure néfaste, au cours de laquelle il ne faut pas cultiver la terre ni même toucher aux outils aratoires. Les pluies de nissan apportent aussi des serpents. Si la plupart des reptiles sont saisis par les anges, qui les jettent dans la mer, certains s'en échappent et se cachent dans les champs. Il faut donc faire attention car, dit-on, hnach nissan wa?rin, (les serpents de nissan sont très dangereux !)