Résumé de la 6e partie Sur le chemin de l'Egypte, Apulée s'arrête à Oea (Tripoli). Il rencontre un ancien condisciple d'Athènes qui va le pousser à épouser sa mère, une jeune veuve. Sa notoriété augmente de jour en jour et les habitants d'Oea, fiers de donner l'hospitalité à un homme aussi doué, veulent le faire citoyen de leur ville. L'idée ne déplaît pas à Apulée, qui s'est attaché à Pudentilla et à sa ville. Mais voilà que Pontianus meurt brusquement. C'est alors que la famille de Pudentilla entre en scène. Bien entendu, elle n'a pas accepté que la jeune femme épouse Apulée, craignant qu'il n'hérite de sa fortune. Déjà, il doit dépenser de grosses sommes pour financer des recherches dont on ne voit pas l'utilité. La mort de Pontianus va lui donner l'occasion de se manifester, et de la façon la plus inattendue : en lui intentant un procès. Les chefs d?accusation présentés sont : assassinat de son beau-fils, recours à la sorcellerie pour séduire Pudentilla et la forcer à l'épouser. Plutôt que de prendre un avocat, Apulée choisit de se défendre lui-même. Le texte de sa plaidoirie est conservé dans son Apologie. C'est un texte plutôt pompeux où l'auteur multiplie les images de rhétorique et fait étalage de ses connaissances. Il va jusqu'à se comparer à Socrate ! Il est vrai qu'on l'a habitué à la flatterie et aux éloges. Il est vrai aussi que c'est un esprit encyclopédiste et un homme très doué. On ignore l'issue du procès, mais on peut supposer aisément qu'Apulée a été acquitté. Mais il a dû, à cause des pressions exercées sur lui, divorcer de Pudentilla, quitter Oea et s'installer à Carthage. Il va garder de cette aventure la réputation d'un magicien que les chrétiens, qu'Apulée ne portait pas dans son c?ur, allaient amplifier. On ne sait plus rien de Pudentilla, mais on pense qu'elle a dû garder des contacts avec Apulée, voire lui avoir versé des subsides : ses fonctions de prêtre du culte provincial exigeaient des entrées régulières d?argent. Carthage va lui faire oublier ses échecs d'Oea en lui apportant la gloire et la notoriété qu'il voulait. Il va multiplier les conférences, attirant au théâtre des foules avides de connaissance. On sollicite son avis sur toutes les questions, on le consulte dans des affaires de justice. Ses meilleurs morceaux d'éloquence sont conservés dans son ouvrage intitulé Les Florides. On y trouve aussi, au milieu des discours savants, des récits de sa vie privée. Dans une conférence, par exemple, il apprend à ses auditeurs qu'il a pris froid, s'est fait une entorse et s?est fait soigner à Aquae Persiane (actuel Hammam Lif), non loin de Carthage. Il aime faire de longues descriptions, rapporter des récits de la vie des philosophes et des sages. Il exerce multiples activités : conférencier, mais aussi avocat, médecin, bibliothécaire? Il a même des fonctions officielles : président du conseil provincial et grand prêtre de l'Afrique. Il rédige aussi son ?uvre ? un ?uvre très riche ? qui va asseoir définitivement sa notoriété. On ignore s'il s'est remarié et s'il a eu des enfants. Il dédie deux de ses ?uvres philosophiques, De Mundo et De Platone à un certain Faustinus qu'il appelle «son fils» (Faustinus filius) mais il se peut qu'il ne s'agisse que d'un disciple auquel il donne ce titre affectueux. On ignore à quelle date il est mort, puisqu'on perd sa trace. En 170, il est encore en vie ; il est donc mort après cette date. (à suivre...)