Résumé de la 7e partie La famille de la jeune veuve qu'il a épousée intente un procès à Apulée qui doit quitter Oea. Il va passer le reste de sa vie à Carthage où il va acquérir, jusqu'à sa mort, gloire et notoriété. M'daourouch doit être fière d'avoir donné naissance à l'un des esprits les plus brillants de l'Antiquité. Apulée est, en effet, l'auteur d'une ?uvre abondante, comportant des dizaines d'opuscules philosophiques, d?ouvrages scientifiques ou de vulgarisation sur des disciplines aussi variées que la médecine, l'astronomie ou la musique. Il a écrit aussi des recueils de proverbes et de poésies. Malheureusement, la plupart de ces écrits ont disparu, mais ceux qui nous sont parvenus sont certainement les meilleurs, en tout cas ce sont ceux qui ont établi la notoriété de l'auteur. La philosophie tient une place importante dans son ?uvre. Lui-même se définit comme philosophe et plus précisément comme philosophe platonicien ; mais sa philosophie est fortement empreinte de théologie, ainsi que le montre, par exemple, son De deo Socratis (Du Dieu de Socrate) où, en s'appuyant sur la théorie de Platon, il essaye d'élucider les rapports entre les dieux et les hommes. C'est aussi dans ce texte qu'Apulée pose les fondements de la démonologie ou science des démons, qui fait de ces êtres surnaturels des médiateurs entre la divinité suprême et les mortels. Apulée a également excellé dans le genre oratoire. Parmi les ?uvres les plus célèbres, il faut citer L'Apologie, qui contient essentiellement sa plaidoirie lors du procès d'Oea, et Les Florides, qui réunit les meilleures de ses conférences. Son chef-d'?uvre reste Les Métamorphoses que saint Augustin désigne sous le titre de L'Ane d'or qui donne à la littérature de langue latine son premier roman en prose. L'ouvrage raconte l'histoire d'un homme, appelé Lucius, qui, en employant mal un produit magique, se transforme en âne. La métamorphose d?un être humain en animal est un thème classique dans la littérature grecque, mais Apulée a su donner à ce sujet une nouvelle vie en enrichissant son texte d'histoires à la fois variées et originales comme le conte de l?amour et de Psyché ou l'hymne à la gloire de la déesse Isis, dont l'auteur est prêtre, et qui constituent le livre XI dans son entier. Beaucoup de récits sont burlesques, d'autres libertins, formant ce genre littéraire que les Anciens appelaient «milésienne», du nom de la ville de Milet, en Grèce, où ces récits étaient populaires. Apulée a dû aussi emprunter des éléments de son ?uvre à sa culture d'origine : les histoires de sorcières et de brigands, les interventions surnaturelles appartenaient certainement au fonds berbère. Mais Les Métamorphoses ne sont pas seulement, comme on l'a parfois dit, une ?uvre de distraction, c'est aussi un ouvrage qui appelle, à travers les pensées d'un homme transformé en âne mais gardant le sens du discernement, à la réflexion sur le caractère relatif des choses. Il a également un regard lucide sur un monde fait de violence, de vices et de crimes. Mais l'homme, revenu à lui, prend conscience du fait que les instincts et les turpitudes le ravalent au rang de bête. En revanche, quand il purifie son âme de ses bassesses, il atteint le plus haut degré de la connaissance. «Après tant d'épreuves essuyées et de toute sorte, secoué par les rudes assauts de la fortune et les plus violentes tempêtes, te voilà enfin parvenu, Lucius, au port du repos et à l'autel de la Miséricorde.»